Pour commettre le double attentat de mardi, qui s'est soldé par plus de 70 morts et 200 blessés, l'ex-GSPC ou la branche d'Al Qaïda au Maghreb aurait utilisé 1600 kg d'explosifs. 800 kg pour l'attentat devant le Conseil constitutionnel, à El Biar, et le reste employé dans l'attentat ciblant des organismes onusiens à Hydra. Une quantité aussi importante nécessite selon toute vraisemblance une longue et minutieuse préparation. Le 11 avril 2007, aussi bien contre le Palais du gouvernement que contre le commissariat de Bab Ezzouar, les auteurs du crime ont utilisé – selon la vidéo diffusée sur internet au lendemain de ces attentats – 700 kg d'explosifs. En tout, donc 1400 kg. Un lot avec lequel il est difficile de passer inaperçu en plein Alger. Le modus operandi de l'attentat contre une caserne à Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira, le 11 juillet dernier, était le même et la quantité utilisée devait être également considérable au vu des dégâts humains et matériels occasionnés : 10 morts et 35 blessés. L'attentat contre une caserne à Dellys, dans la wilaya de Boumerdès (70 km à l'est d'Alger, le 8 septembre dernier, avait tué 30 personnes et blessé une quarantaine. La puissance de la déflagration qui a balayé toute la caserne attestait que la charge était également très importante. Une question vient à l'esprit : d'où avait-on ramené ces explosifs ? Viennent-ils de l'extérieur du pays ? Des villes ? Les auteurs disposent-ils d'un stock ou d'une fabrique à l'intérieur même de la capitale ? La réponse semble être difficile ! Le dispositif de sécurité ceinturant Alger a été renforcé depuis les attentats du 11 avril dernier, qui ont ciblé le Palais du gouvernement et un commissariat de police à Bab Ezzouar, dans la banlieue est de la capitale. Les agents de police sont fortement présents en ville. Outre les barrages fixes de la police et de la gendarmerie placés sur les principaux axes routiers et autoroutiers, il y a les patrouilles de routine qui sillonnent les moindres coins de la capitale et de sa périphérie. Les « informateurs » sont aussi là à l'affût du moindre comportement suspect. Les caméras de surveillance aussi. Autant de facteurs qui semblent être dissuasifs pour toute organisation terroriste à Alger. Comment donc les auteurs de ces attentats réussissent à fomenter leur coup, à obtenir de telles quantités d'explosifs sans qu'ils soient repérés ? D'où a-t-on ramené les voitures servant de transport ? Sont-elles volées ? Autant d'interrogations qui restent sans réponses. Encore ! Y a-t-il un réseau activant au cœur d'Alger ? Selon certaines informations, les kamikazes de mardi appartenaient à un réseau terroriste dormant de la capitale. Rien n'est cependant sûr ! Ces deux kamikazes n'étaient pas fichés. Ils devaient être recrutés spécialement pour exécuter ce double attentat ! Le carnage de mardi semble brouiller les pistes. Les analystes qui pensent que le GSPC recrutait dans les milieux de jeunes, surtout parmi ceux qui vivent dans la misère sociale, doivent revoir leurs notes : l'homme qui s'est fait exploser devant le siège du HCR et du PNUD à Hydra avait 63 ans. Comment donc cette organisation sanguinaire procède-t-elle au recrutement des kamikazes ?