L'optimisme du FMILe Fonds monétaire international (FMI) est confiant quant aux perspectives économiques et financières de l'Algérie pour les cinq prochaines années. C'est du moins ce qui ressort des déclarations des responsables de cette institution financière internationale rapportées par l'APS. Ainsi, d'après les pronostics du FMI, la position extérieure de l'Algérie « devrait rester favorable en 2005 et à moyen terme dans un contexte de croissance continue et de la baisse de la dette extérieure ». Cette appréciation de l'institution de Bretton Woods se base sur les récentes consultations au titre de l'article 4 que le FMI élabore à la fin de chaque année pour les pays membres. Sur le plan macroéconomique, le FMI se félicite de l'engagement des autorités algériennes pour la mise en œuvre du programme économique quinquennal. « Le maintien de la stabilité macro-économique et les réformes envisagées dans ce programme sont indispensables pour compléter le processus de transition vers une économie de marché et encourager les investissements privés » qui permettront « d'aboutir à une croissance durable et d'atteindre une réduction sensible du taux de chômage ». A propos des politiques budgétaires et monétaires envisagées par l'Algérie, le FMI estime qu'elles confortent la stabilité macro-économique. Le fonds appuie à cet effet « la réorientation de la politique budgétaire proposée dans le projet de loi de finances pour 2005, qui vise à ramener les dépenses publiques à un niveau soutenable ». Dans son analyse des résultats attendus à la fin 2004, l'institution de Bretton Woods affirme que la hausse des prix des hydrocarbures rend la position extérieure de l'Algérie « de plus en plus aisée ». Avec l'amélioration du surplus du compte courant extérieur, les réserves de change devraient s'établir à 42 milliards de dollars en fin d'année. D'autre part, selon les mêmes responsables, le remboursement par anticipation d'une partie de la dette extérieure « a substantiellement réduit son encours ». Concernant la relance de la croissance durant ces dernières années, le fonds estime qu'elle a entraîné « une réduction appréciable du taux de chômage ». Le PIB réel devrait augmenter à environ 5,5% alors que le taux d'inflation en glissement annuel devra baisser pour passer de 4% en 2003 à 3,5% en 2004. Abordant le cadre macro-économique allant entre 2005 et 2009, le FMI considère que « la stabilité politique accrue et la forte position financière de l'Algérie représentent d'excellentes conditions pour la mise en œuvre du programme de réformes économiques du gouvernement ». Accélération des réformes Les exportations d'hydrocarbures, estime le FMI, augmenteraient pour passer de 33,5 milliards de dollars en 2004 à 39 milliards de dollars en 2005, et resteraient élevées jusqu'en 2009. En outre, le FMI indique que le solde des transactions extérieures courantes « resterait fortement positif », les réserves brutes extérieures de la Banque d'Algérie « se renforceraient davantage » et l'encours de la dette externe « devrait poursuivre sa baisse et rester soutenable ». Quant à la croissance du PIB réel hors hydrocarbures (PIBHH), le FMI estime qu'elle devrait ralentir légèrement en 2005 en phase avec le resserrement de la politique budgétaire à moyen terme, la croissance réelle du PIBHH est projetée à 4,5% en 2009, « ce qui permettrait une réduction soutenue du chômage ». Pour atteindre une croissance plus élevée, le FMI estime « nécessaire » une « accélération des réformes structurelles, notamment afin d'améliorer le climat des affaires ». Le FMI souligne également que la loi de finances pour 2005 « marque un tournant dans l'orientation des finances publiques ». La maîtrise des dépenses publiques visée par cette loi permettra, selon l'institution financière, de ramener le déficit hors hydrocarbures à un niveau de 29,8 % du PIBHH en 2005. Cette consolidation budgétaire « est d'autant plus nécessaire que l'Algérie perdrait une part de ses recettes douanières suite à la libéralisation du commerce extérieur déjà entamée et prévue dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union européenne et de l'accession à l'OMC ». A propos de la politique de change, le FMI considère que celle suivie par la Banque d'Algérie « a bien servi l'économie ». Une étude faite par le FMI montre que l'évolution du taux de change réel effectif est restée en phase avec son équilibre de long terme. Abordant les réformes structurelles, le FMI évoque notamment la réforme du secteur financier, la libéralisation du commerce extérieur et le régime des changes. Ainsi, le fonds recommande des actions décisives pour accroître le rôle des banques privées et souligne la nécessité d'améliorer sensiblement la supervision des banques. « L'engagement du secteur privé dans la croissance économique nécessite l'accélération des réformes structurelles, dont celle du secteur bancaire et la nécessité de renforcer les efforts d'assainissement des relations financières entre les banques et les entreprises publiques », souligne-t-on encore. En outre, le FMI se félicite des progrès réalisés dans les négociations pour l'accession de l'Algérie à l'OMC ainsi que de l'intention du gouvernement de ratifier prochainement l'accord d'association avec l'Union européenne. Synthèse S. S.