A l'initiative de l'association du corps médical privé de la wilaya de Chlef, une journée médicale sur les cancers répandus chez la femme s'est déroulée, jeudi dernier, à la salle des conférences de l'Hôtel Ouarsenis. Les travaux auxquels ont pris part des praticiens et des sages-femmes de la région, ont été animés par des Professeurs des CHU d'Alger et de l'institut national de la santé publique. L'objectif consiste à renforcer la formation du corps médical, notamment dans les domaines du dépistage des cancers du sein et du col utérin et de la prise en charge des malades. Selon les Professeurs Abid et Hammouda, respectivement chef du service de chirurgie à l'hôpital de Bainem et spécialiste en épidémiologie à l'INSP, ces types de cancer sont en évolution permanente dans le pays et représentent un problème de santé majeur dans la mesure où ils touchent toutes les willayas. On dénombre annuellement 4 000 nouveaux cas pour le cancer du sein et 1 800 autres pour celui du col de l'utérus. Tabou La première affection, selon le Professeur Hammouda, touche de plus en plus les jeunes femmes, tandis qu'en Occident, elle est plutôt répandue chez celles âgées de 50 ans et plus. Pour ce qui est du cancer du col utérin, il est surtout signalé chez les femmes comprises dans cette dernière tranche d'âge, alors que dans les pays développés, l'on enregistre un recul nettement important. Dès lors, les intervenants ont particulièrement insisté sur la mise en place d'une véritable stratégie de dépistage et de soins spécialisés à travers le pays. D'où la nécessité de doter les structures sanitaires des moyens d'exploration nécessaires en vue de désengorger les établissements spécialisés des grandes villes du pays et d'assurer une prise en charge efficace des malades sur place. Sur ce point, l'accent a été mis sur la nécessité d'accélérer la mise en service du nouveau centre anti-cancer de Chlef. L'autre facteur favorisant, selon les mêmes professeurs, est le fait de considérer toujours ces maladies graves comme des sujets tabous. D'après eux, beaucoup de femmes refusent de se faire consulter ou cachent leur maladie à leur médecin traitant pour les raisons évoquées. « Cette mentalité ou façon d'agir doit disparaître à jamais si l'on veut réduire ces affections et sauver les personnes atteîntes. Ceci d'autant que nous disposions aujourd'hui, dans le pays, de sages-femmes en nombre suffisant ».