L'action de volontariat sanitaire organisée jeudi dernier dans la commune de Breïra, au sud de Beni Haoua, est venue à point nommé, car cette localité est considérée comme la plus pauvre de la wilaya et ne dispose même pas d'un médecin à plein temps. La mission de l'association du corps médical privé de la wilaya de Chlef a donc eu le mérite de dévoiler l'état de dénuement total dans lequel se trouvent les populations locales, avec son lot de maladies respiratoires et rhumatismales et d'autres affections d'un autre âge, telles que la gale, le goitre et la leishmaniose cutanée. Ce sont là les pathologies fréquentes qu'a eu à observer l'équipe médicale, composée de nombreux spécialistes en cardiologie, pédiatrie, gynécologie, ophtalmologie, dermatologie, médecine générale hommes et femmes et stomatologie. Faute d'ambulance et de sages-femmes, les familles se sont habituées à des accouchements à domicile, avec tout ce que cela comporte comme dangers pour les femmes. Au total, 383 malades, parmi lesquels des femmes et des enfants, ont été examinés lors de cette campagne de volontariat qui s'est déroulée dans le centre de santé local, avec le concours des agents paramédicaux de la structure, dont le nombre réduit a nécessité un renfort d'infirmiers de la polyclinique de Beni Haoua. Une pharmacie ouverte pour la circonstance a distribué gracieusement, dit-on, la plupart des médicaments prescrits. En plus de cette intervention, l'association du corps médical privé a remis au président de l'APC de Breïra 65 lots d'effets vestimentaires destinés aux familles les plus démunies de la région. Le président de l'association, le docteur Ahmed Benkhaled, et ses confrères se félicitent du déroulement de cette opération et insistent sur la multiplication de ce genre d'actions pour alléger les souffrances des habitants, en attendant l'affectation d'un médecin ou l'installation d'un cabinet privé. La situation est qualifiée d'inquiétante en matière de couverture sanitaire, pour ne citer que ce volet important de la vie quotidienne. Rappelons que des campagnes similaires avaient été organisées dernièrement par l'ACMPC dans d'autres localités rurales. Celle-ci regroupe en son sein une centaine de médecins dirigés par un bureau actif de quinze membres. En sus des actions de solidarité, elle organise régulièrement des journées médicales dans le cadre de la formation continue des praticiens des secteurs privé et public. Toutes ces activités, nous apprend le secrétaire général de l'association, le docteur Radjeh, sont assurées par les propres moyens des médecins.