Après quatorze rounds pleins, le club phare de l'Ouest n'en continue pas moins de boire le calice jusqu'à la lie, et est bel et bien la lanterne rouge de l'élite. Cette équipe, qui s'est carrément transformée en faire-valoir depuis quelques années, joue avec le feu à chaque saison, et les cinq dernières sorties sont là pour le confirmer. Pour résumer cet état de fait, le Mouloudia d'Oran n'a-t-il pas éjecté pas moins de neufs entraîneurs en l'espace de deux saisons et demie et ce, dans une confusion totale. Le ridicule et le cocasse ont été atteints, il y a trois saisons, lorsqu'on a vu deux équipes du MCO pénétrer sur l'aire de Sidi Bel Abbès avec deux présidents différents, Elimam et Djebbari en l'occurrence, où chacun campa sur sa position pour faire jouer sa composition. Le résultat, on le connaît, le NAHD s'appropria le gain du match sans jouer. Ce fut là une première dans les annales du football algérien, et peut-être mondial. Même Meziane, qui était venu pour redresser la situation, fut chassé manu militari, après seulement quatre mois de présidence. Pour l'actuel exercice, c'est le même charivari, où El Hamri a encore battu un autre record personnel, car ce club s'est permis le luxe de cajoler le chiffre zéro durant ses huit déplacements, qui équivalent à vingt-quatre points. Du jamais vu ! Ajoutons aussi, les sept points perdus à domicile, et nous avons là, une potion pas du tout agréable à digérer. Voyant le bateau hamraoui prendre eau de toutes parts, Djebbari priera Medjadj d'aller fureter ailleurs, et fera appel à Gomes, qui, lui aussi, fut éjecté par ce même président, après l'élimination du MCO du giron de la Coupe arabe. Une équation qui, au vu de la tournure des choses, peut paraître sans lendemain. Les Daoud Sofiane, Benatia, Mezouar et peut-être Mezaïr, qui ont été libérés durant l'intersaison pour les uns, et il y a deux saisons pour les autres, sont rappelés afin de colmater les brèches, et sauver ce qui reste à sauver d'un club qui, étrangement, semble ressembler à un rafiot qui vogue à Vau- l'eau, et qui risque de quitter le label de l'élite. Avec onze points au compteur, et à peine à mi-parcours, le MCO réussira-t-il à renverser la vapeur, et à se maintenir en division Une, lui qui n'a jamais quitté cette dernière depuis l'instauration du championnat unifié qui fut créé durant la saison 1964-1965 ? Pour le moment, c'est le black-out total où pas moins de six joueurs seront libérés, et vont être remplacés par d'autres, qui, pour la plupart, sont des revenants, afin de faire front à cette faillite qui colle aux basques de cette équipe depuis quelques années.