A moins d'un miracle, le club omnisports Solb Riadhi Annaba (SRA), avec ses disciplines volley-ball, handball, basket-ball et tennis, ses dizaines d'athlètes des deux sexes et toute son histoire, risque de disparaître définitivement de la scène sportive nationale et locale. Au regard de l'absence des moyens financiers et de l'ampleur de ses dettes, ses jours sont comptés. Plus aucun fournisseur, notamment ceux chargés de la restauration, de l'hébergement et du transport des athlètes lors des compétitions, ne fait confiance aux dirigeants de ce club. L'enveloppe de 1 million de dinars accordée au titre de subvention par la wilaya pour la saison 2004 a fondu comme neige au soleil aussitôt versée dans les caisses du SRA. Signataire d'une convention avec l'APC de Annaba, lui accordant le droit de gérer le parc de stationnement des véhicules Stambouli de 2000 à fin 2004, le club n'a perçu aucun centime ces 3 dernières années. Cet apport financier aurait pu servir pour le développement réel de la pratique sportive dans la wilaya. C'est du reste ce qui a été réalisé courant 2000 où, grâce à cette convention, le club a réussi à engranger une recette de 6,5 millions de dinars grâce à laquelle il a donné une impulsion à ses activités à destination des jeunes sportifs. « Nous n'avons pas compris pourquoi. Pourtant, le président de l'APC avait donné des instructions pour que notre dû nous soit versé. Celles-ci n'ont pas été appliquées par certains élus qui semblent avoir une dent contre notre club et ses dirigeants. Ainsi, pour une incompatibilité d'humeur ou pour une antipathie éprouvée vis-à-vis de quelqu'un, un ou plusieurs élus piétinent les lois, décident de la ruine d'un prestigieux club comme le SRA et de mettre des dizaines de jeunes sportifs, filles et garçons, à la rue. Est-ce comme cela qu'un élu conçoit ses responsabilités vis-à-vis de ses électeurs », s'est interrogé Sofiane Khelifa, président du SRA. Depuis le début de cette saison, toutes les sections sportives vivotent au jour le jour et au gré des maigres disponibilités financières que leur accorde la wilaya. Sofiane Khelifa, le président du SRA, ne sait plus quel comportement adopter. D'où le dilemme qui se pose quant à la décision à prendre à la veille des rencontres officielles devant des athlètes et des encadreurs n'ayant pas perçu leur salaire depuis plusieurs mois. Sans directeur depuis bientôt deux mois, la direction de la jeunesse et des sports ne peut être d'aucun secours. Elle-même et ses cadres sont confrontés au mépris qui leur est ouvertement affiché par les autorités locales. Habituellement très compréhensive quand il s'agit des couleurs sportives de la ville, l'APC de Annaba a fermé hermétiquement toutes les portes de l'aide qu'elle apportait aux clubs sportifs de la wilaya. « En tant que club de la ville en charge du quotidien de ses enfants, nous saurons faire le nécessaire à la veille des prochaines élections communales. Nous sensibiliserons les populations pour que pareils élus ne reviennent plus jamais à la gestion de notre commune. Ils ne passeront pas même sous la casquette d'un quelconque parti politique », ont indiqué plusieurs jeunes athlètes dont des juniors et des cadets. Récemment, les athlètes seniors B du SRA avaient été contraints de faire le déplacement à Oued Souf en bus. Ils devaient jouer le même jour, et dès leur arrivée, une rencontre officielle de championnat national. Les caisses du club étant vides, il n'avait pas les finances nécessaires pour une nuitée d'hôtel et la restauration des athlètes. Hormis le soutien multiforme dont celui financier de leur président et la prise en charge en matière d'hébergement et de restauration de quelques athlètes par Meribout, le président de l'USM Annaba, le SRA est totalement démuni. Seule la volonté de quelques dirigeants, athlètes, encadreurs et supporters lui permet de ne pas sombrer corps et âme. Heureusement que l'université a pris en charge, pour cette saison, la catégorie des seniors A basket-ball pour les compétitions de divisions nationales sous la houlette de Boukachabia.