L'année qui s'est écoulée est la plus meurtrière pour la presse depuis 1994, avec 86 journalistes tués, principalement en Irak, en Somalie et au Pakistan, selon le bilan annuel de Reporters sans frontières (RSF) publié hier. De son côté, la Fédération internationale des journalistes (FIJ), qui comptabilise dans ses chiffres à la fois les journalistes et les autres collaborateurs des médias, a recensé 134 meurtres, assassinats et morts violentes inexpliquées en 2007, contre 155 en 2006. La violence contre les professionnels des médias est ainsi restée à un « niveau record » pour la troisième année consécutive, déplore la FIJ, tandis que RSF souligne que, selon ses calculs, le nombre de journalistes tués a augmenté de 244% en 5 ans. Selon RSF, plus de la moitié des journalistes tués (48) l'ont été en Irak, 17 en Asie, 12 en Afrique, 7 sur le continent américain et 2 en Europe et en ex-URSS. L'Irak est resté le pays le plus meurtrier pour les journalistes, avec 48 victimes. « Depuis l'invasion américaine, en mars 2003, au moins 207 professionnels des médias y ont été tués. Ni la guerre du Vietnam, ni le conflit dans l'ex-Yougoslavie, ni même les massacres en Algérie ou le génocide rwandais n'avaient fait autant de victimes parmi les professionnels de la presse », note RSF. Parmi les pays les plus dangereux viennent la Somalie (8 tués) et le Pakistan (6 tués). La FIJ place également l'Irak, la Somalie et le Pakistan en tête des pays les plus dangereux. En 2007, la répression a également touché les cyberdissidents, dont 65 sont actuellement détenus. « La Chine conserve son leadership dans cette course à la répression avec 50 cyberdissidents derrière les barreaux », note RSF. Au cours de l'année, au moins 2676 sites internet, dont une majorité de forums de discussions, ont été fermés ou suspendus. La Syrie s'est également illustrée en bloquant plus d'une centaine de sites et de services internet en fin d'année, tandis qu'en octobre, pendant les manifestations des moines birmans, « la junte militaire de Rangoon a tenté de tarir le flot d'informations qui sortait du pays en coupant purement et simplement l'accès à la Toile », note l'organisation.