Les différents chantiers de travaux publics au niveau de la capitale accusent, depuis des semaines, des retards considérables. En dépit des visites sur sites, des « inspections » et autres satisfecits du premier responsable du secteur, les travaux, selon certaines sources, avancent à pas de fourmi. En effet, les automobilistes qui empruntent la route nationale n°24, subissent quotidiennement les « retombées » de la mauvaise planification. Les retards accusés pour le dédoublement de ce tronçon routier sont visibles à tout un chacun. Il vous suffit d'emprunter cette route un jour de semaine et même le week-end, pour constater « l'enfer » qu'endurent les automobilistes. Hormis ceux rencontrés au niveau du pont du lieudit Mouhous, ou encore à l'ouvrage d'art qui délimite les communes de Bordj El Kiffan à celle de Bordj El Bahri, aucun ouvrier ni même aucun engin de travaux publics n'était en action lors de notre visite. Malgré que le terrassement du tronçon soit à un taux bien avancé, les travaux de dédoublement de la RN 24 sont bel et bien à l'arrêt. Des flaques d'eau boueuses, des mares et autres monticules constituent le gros du décor sur ce tronçon, alors que des transporteurs en commun privés empruntent sans aucun souci la voie qui devait en principe être réservée aux piétons. Ici, en ce lieu-même, des concessionnaires automobiles ont métamorphosé des terres agricoles situées sur les abords pour en faire un parc d'exposition, sans aucun respect des règles. Des clôtures en tôle et en zinc ont été placées à la hâte pour délimiter les lieux. Deuxième point de notre périple, le chantier de réalisation de la trémie de la Concorde, à Bir Mourad Raïs. Ce projet accuse lui aussi des retards considérables. Des embouteillages « monstres » sont constatés quotidiennement à proximité de ce chantier ainsi que sur l'autoroute, en venant de Blida. Les automobilistes qui empruntent la voie rapide depuis l'aéroport payent les frais du retard et la lenteur des travaux puisqu'ils se retrouvent coincés pendant plusieurs heures sur cet axe routier. « Ici, la cadence des travaux et au point zéro, à tel point que nous souffrons de cette situation. Le mouvement des ouvriers et des engins de travaux publics n'est visible que lorsqu'il y a une tournée du ministre », déplore cet automobiliste qui enchaîne que les autorités en charge de ce secteur devraient prendre au sérieux les doléances des citoyens. Ce projet qui devait être inauguré avant la fin 2007 risque de prendre davantage de temps. Même constat pour le chantier d'aménagement de Aïn Allah (Dely Ibrahim) et de la réalisation de deux trémies superposées qui accuse lui aussi des retards considérables. Même si des difficultés liées à la nature du sol, à l'expropriation ou à des problèmes d'ordre financier peuvent surgir, ce n'est certainement pas au milieu d'un projet. « Au Maroc, les études sont ficelées et les projets maturés avant le lancement des travaux. Le contrat est respecté dans sa totalité. Les avenants sont exceptionnels, sinon inexistants. Le travail est basé sur l'organisation et non sur les réunions et les visites », affirme Amir, un ingénieur en travaux publics ayant rejoint le royaume chérifien qui a été interrogé sur le site Internet « Tout sur l'Algérie.com ». « En Algérie, ajoute cet interlocuteur, les études sont bâclées et les projets ne sont pas maturés avant le démarrage des travaux. Résultat : des retards considérables et des révisions de coûts à répétition. »