Le week-end a été marqué par le retour sur le terrain de Issaâd Bourahli (USMAlger), après avoir purgé cinq matchs de suspension, suite à la gifle qu'il a administré à M. Boukadjar, arbitre de la rencontre USM Alger-ASO Chlef (0-1) , disputée le 15 novembre dernier, à Bologhine. La Ligue nationale a réalisé un coup de force, qui n'ajoute rien à la crédibilité d'un football qui n'a pas fini sa descente aux enfers. La manière avec laquelle l'affaire a été traitée fait craindre le pire. C'est la première fois, dans les longues et tumultueuses histoires de discipline, qu'un joueur qui agresse un arbitre s'en sort indemne. Les cinq matchs de suspension infligés au joueur ressemblent à un « pipi de chat » par rapport à la gravité du geste. Pourquoi cette grande mansuétude de la part de la Ligue nationale, à l'égard d'un joueur qui s'est rendu coupable d'un geste passible d'une sanction beaucoup plus conséquente que celle infligée ? C'est un précédent, très grave, que la Ligue nationale doit assumer totalement. L'arbitre agressé, M. Boukadjar, a eu le courage de mentionner le geste de Issaâd Bourahli sur la feuille de match. Il l'a confirmé de vive voix aux membres de la commission de discipline de la LNF, qui l'ont auditionné. Malgré cela, la Ligue nationale de football a maintenu le (mauvais) cap. Avant ce malheureux épisode, il y en a eu d'autres et la Ligue n'a pas hésité un seul instant à « appliquer la loi ». Rappelons, les lourdes sanctions prononcées contre les joueurs de l'OMRUisseau, Ishak Ali Moussa et Faradji, coupables d'agression sur arbitre et un dirigeant (Hannachi). Le premier a écopé d'un an de suspension et le second purge toujours les vingt quatre mois d'arrêt de toute compétition, sans compter la proposition de radiation à vie proposée à la tutelle. C'est du deux poids, deux mesures. Les attendus de l'affaire Boukadjar-Bourahli publiés dans le bulletin numéro 8 du 8 decembre 2007, laissent perplexes le lecteur. Ils (les attendus) évoquent « une pétition de joueurs tenue sous serment », (qui bien sûr blanchissent totalement leur partenaire), le visionnage d'une cassette (sans dire s'il y avait ou pas d'agression), sans oublier le « témoignage » du commissaire au match qui, par miracle, n'a rien vu. Si dans une situation pareille, les « yeux » de la structure ne « voient » rien, ils feraient mieux d'aller regarder ailleurs et de ne pas encombrer davantage par leur présence un football qui croule sous les affaires.