Attendus n La commission de discipline de la Lligue nationale de football (LNF) a, finalement, rendu son verdict hier concernant l'affaire du joueur de l'USM Alger, Issaâd Bourahli, en lui infligeant cinq matchs de suspension. L'affaire remonte à la fin du match USM Alger-ASO Chlef, comptant pour la 11e journée de championnat de Nationale Une où, dans un moment de colère, l'attaquant de l'USMA Bourahli aurait giflé l'arbitre M. Boukedjar pour avoir fermé les yeux sur un penalty flagrant pour son équipe. Toute la presse avait, le lendemain de cette rencontre, rapporté cet incident dans ses comptes rendus et certains ont même avancé que Bourahli risquait gros du fait de la gravité de son geste. On rappela alors les règlements généraux et le risque d'une suspension d'une année avec une amende de 50 000 DA, comme le prévoit l'article 74 du code disciplinaire. L'affaire Bourahli prendra ensuite une autre dimension à la veille du derby USMA-MCA lorsque les membres de la commission de discipline décidèrent de reporter leur réunion d'examen de ce dossier sans prendre une mesure conservatoire contre l'ancien joueur de l'Entente de Sétif. Cette situation a provoqué une vive réaction des dirigeants mouloudéens et une intervention du sommet de l'association El-Mouloudia (c'est Rachid Marif qui a saisi la tutelle et de hauts responsables sur cette affaire) pour suspendre momentanément Bourahli jusqu'à sa comparution devant la commission de discipline. Pour une fois, et en l'absence du président de l'USMA, Saïd Allik, qui se trouvait au Caire pour le tirage au sort des poules de la Ligue des champions des clubs arabe, le MCA obtient gain de cause et Bourahli ne joua pas le fameux derby qui a fait couler pas mal de salive et d'encre. De retour à Alger, le président usmiste pèsera de tout son poids pour infléchir la décision de la commission de discipline et éviter à son joueur une grosse sanction qui aurait eu de lourdes conséquences pour sa carrière et pour le club qui a cassé sa tirelire pour son transfert de l'Entente l'été dernier. Dimanche dernier, Bourahli avait été entendu par les membres de la commission de discipline où il avait clamé son innocence et juré qu'à aucun moment il n'a giflé l'arbitre Boukedjar, même s'il a avoué qu'il a tenté de le faire vu que celui-ci lui avait manqué de respect. De son côté, l'arbitre M. Boukedjar a été reçu hier par ces membres pour donner sa version des faits, en plus des témoignages d'autres personnes, comme les autres officiels et personnes présentes lors de cette rencontre et au moment dudit incident. Et avant même que le verdict officiel ne soit rendu par la commission compétente, des «fuites» reprises par plusieurs organes de presse, annoncent que Bourahli s'en tirera à bon compte avec une légère suspension. Cela donne déjà une idée sur la crédibilité de cette commission et des membres qui la composent censés préserver le secret d'information comme l'imposent les règles dans de pareilles situations. Ce n'est qu'hier en fin d'après-midi que l'information officielle a été distillée, ce qui a permis à Bourahli (qui a déjà purgé deux matchs de suspension contre le MC Alger et l'AS Khroub) d'apprendre que la commission de discipline lui a infligé cinq matchs de suspension assortis d'une amende de 20 000 DA, conformément aux articles 73 et 75. Soulagés, Bourahli et les Usmistes, dirigeants et supporters, n'ont pas caché leur joie hier louant encore une fois le travail accompli par le président Allik dans cette affaire. Mieux encore, le Renard des surfaces pourra même prendre sa place de titulaire cet après-midi face au WA Casablanca en Ligue des champions des clubs arabe au stade Omar- Hamadi. Boukedjar : «Je suis très déçu par ce verdict» l Par ailleurs, en apprenant le verdict final, l'arbitre Boukedjar n'a pas pu cacher sa déception en affirmant à ses proches que la ligue l'a désavoué et jeté en pâture un officiel, ce qui prouve qu'un arbitre ne pèse rien devant un dirigeant et encore moins devant un joueur. Sa déception a été encore plus grande lorsqu'il a appris que le témoignage du délégué de la rencontre (en sa faveur) n'a pas été pris en compte et que le président de la commission de discipline, Mohamed Nouari, aurait déclaré qu'il était convaincu que Bourahli n'a pas giflé l'arbitre. «Cela veut dire que j'ai menti doublement : dans mon rapport d'après match et lors de mon audition, alors que normalement on ne devait même pas me convoquer d'aussi loin», dira en substance Boukedjar qui n'a pas voulu trop s'étaler sur ce sujet car tenu par le devoir de réserve. Avant d'ajouter : «Je suis très déçu par ce verdict, alors que c'est tout l'honneur des arbitres qui était engagé dans cette affaire.» Pour sa part, M. Nouari a affirmé que la commission s'est encore une fois appuyée sur les images de la télévision en visionnant une cassette démontrant que Bourahli n'a pas giflé l'arbitre, mais qu'il tentait de le faire. La nuance est donc de taille, et la sanction ne pouvait être la même, a souligné le nouveau patron de la commission de discipline. Voilà ce qui met fin à une affaire qui a tenu en haleine l'opinion, laissant chaque partie avec sa conscience et place au vrai foot qui se joue sur le rectangle vert et non pas ailleurs.