Tizi Ouzou vient d'être classée parmi les principales régions sur lesquelles repose la nouvelle stratégie de relance et de développement de l'industrie touristique en Algérie que le ministère du Tourisme s'apprête à déployer. Tizi Ouzou : De notre bureau C'est ce qu'ont affirmé récemment des responsables à la direction du tourisme de cette wilaya. A cet égard, le ministère de tutelle vient d'inclure Tizi Ouzou dans ce qui est appelé "le pôle de développement touristique du Centre" projeté à la faveur de la nouvelle politique de développement durable du secteur. En conséquence, il a été affirmé que des financements seront débloqués prochainement, via des banques publiques, pour la réalisation de nouvelles infrastructures touristiques dans la région. Ce programme comprend, plus exactement, le renforcement du parc hôtelier de cette wilaya, et ce, à travers la réalisation d'une dizaine d'hôtels nouveaux. Au chapitre des perspectives, la wilaya de Tizi Ouzou compte également des zones d'expansion touristique (ZET), au nombre de huit. Celles-ci sont localisées le long des régions côtières, entre Tigzirt et Azeffoun. Tel qu'il ressort des études effectuées, les ZET en question s'étendent sur une superficie globale de près de 2 000 hectares. Mais, au-delà du stade des intentions et des projections, les actions en questions suffisent-elles pour garantir la relance effective de l'industrie touristique dans la région de Tizi Ouzou ? Les plus initiés à la chose touristique demeurent toujours sceptiques, en tout cas. Certes, la région renferme des potentialités énormes et diversifiées, mais leur exploitation est loin d'être optimale. Forte de ses immenses massifs montagneux et forestiers et aussi de sa position d'une wilaya côtière, théoriquement, Tizi Ouzou est plus indiquée pour servir de terrain idéal pour le développement d'un tourisme diversifié de haut niveau. Que ce soit le tourisme balnéaire, climatique ou culturel (compte tenu du riche patrimoine archéologique et culturel y existant). Mais sur le terrain, la réalité est toute autre. Outre les deux villes côtières, à savoir Tigzirt et Azzefoun, qui continuent à enregistrer une dynamique relative durant la saison estivale, il n'est pas exagéré de dire que l'activité touristique est comme sinistrée dans cette région. Depuis le début de la décennie 1990, les activités liées au tourisme de montagne ont été systématiquement abandonnées. Le climat sécuritaire qui s'est nettement dégradé, intervient, bien évidemment, comme le facteur primordial qui est à l'origine de l'abandon des stations du tourisme climatique. A ce propos, il suffit de citer l'exemple de la station de Tala Guilef aux hauteurs de la ville de Boghni dans le massif du Djurdjura. Cette dernière est pratiquement tombée en jachère depuis que cette zone a été investie par les groupes terroristes dont la Kabylie entière à du mal à se débarrasser à ce jour. Des infrastructures importantes existent déjà mais leur exploitation est au ralenti du fait de la faible affluence des touristes dans la région. Pis encore, certaines de ces infrastructures sont carrément mises en veilleuse. C'est le cas, par exemple, du parc hôtelier du secteur public géré par l'ETK (Entreprise touristique de Kabylie), qui a sous sa tutelle, les hôtels Amraoua, Lala Khedidja et Baloua, dans la ville de Tizi Ouzou, le Bracelet d'argent à Aït Yenni et le Djurdjura à Aïn El Hammam, et qui ne sont sollicités qu'occasionnellement. En tenant compte de cet état des choses, il est vite conclu qu'il ne suffit pas seulement de renforcer le parc hôtelier pour prétendre à une réelle relance du secteur du tourisme. Celle-ci est inéluctablement conditionnée par la mise en valeur des spécificités de chaque région, qu'elles soient naturelles ou culturelles, pour que l'industrie touristique trouve son essor. Dans de telles conditions, il est difficile d'espérer une relance effective de l'industrie touristique dans cette région à court terme, étant donné que le climat général qui y règne demeure inchangé. Cela ne joue aucunement en faveur d'une éventuelle reprise de l'investissement dans ce créneau. Pourtant, compte tenu de toutes ses potentialités, cette branche d'activité est mieux placée pour être considérée comme un facteur stratégique de développement local.