La région dispose d'atouts naturels à même de la remettre sur les rails de l'une de ses vocations : le tourisme. Plages bondées, hôtels et structures d'accueil saturés, le littoral de la wilaya de Tizi Ouzou a connu une saison pleine. De Tigzirt à Aït Chafaâ en passant par Iflissen et Azeffoun, les sept plages autorisées à la baignade ont enregistré un rush record d'estivants. Week-end ou jour de semaine, la ruée vers la mer est la même. On y vient de partout pour quelques moments d'évasion sur les beaux rivages de cette partie de la Méditerranée, loin du brouhaha ambiant des grandes villes. Cette performance, expliquent les responsables du secteur du tourisme, est le résultat des efforts consentis en matière de « lifting » du littoral. Une grande opération de toilettage des lieux a été menée la veille du lancement officiel de la saison estivale. Dans le cadre de l'opération Blanche Algérie initiée par la Direction de l'action sociale (DAS), toutes les plages ouvertes aux vacanciers ont été nettoyées, ce qui a permis le recrutement de dizaines de chômeurs et une amélioration de l'hygiène sur les plages. En outre, des actions d'aménagement urbain ont été menées au niveau des deux principales villes balnéaires de la wilaya. Le port de Tigzirt et le front de mer d'Azeffoun ont été relookés au grand bonheur des visiteurs. A la tombée de la nuit, l'effervescence s'empare des lieux. Des activités artistiques s'y tiennent régulièrement en plein air. Au menu : galas et soirées D.J. Sur un autre plan, il a été procédé au renforcement des capacités d'accueil des structures d'hébergement. La disponibilité des moyens de transport, la protection des zones de baignade par les services de la Protection civile et la couverture sécuritaire des plages sont les autres points sur lesquels ont misé les responsables locaux pour la réussite de la saison estivale. Toutefois, beaucoup reste à faire pour satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante, notamment les émigrés qui viennent se ressourcer au pays. L'insuffisance des infrastructures hôtelières, le sempiternel problème de l'eau, les conditions lamentables d'hygiène dans les restaurants et autres fast-foods, le spectre terroriste, autant de fausses notes qui gâchent, chaque année, le séjour des vacanciers. Durant cette saison, l'exploitation par des particuliers des plages de la wilaya est assurée par les communes concernées, dans l'attente de sa prise en charge la saison prochaine, par les directions conjointes du tourisme et des domaines. « Ces plages seront désormais confiées à des professionnels qui en assureront la gestion à titre concessionnaire, en vue de la promotion de la qualité du service en leur sein », a indiqué récemment le directeur du tourisme de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour les spécialistes du tourisme, le développement de ce secteur est tributaire de l'exploitation pleine et entière des zones côtières. Aujourd'hui, force est de constater que les 85 km de côte entre Tigzirt et Azzefoun, et surtout les 2000 hectares couvrant les huit zones d'expansion touristique (ZET) sont restés en jachère. Un potentiel inexploité à même de relancer un secteur sinistré, si l'Etat venait à mettre les moyens nécessaires. Redorer l'image de la région écornée par la flambée des actions terroristes est l'autre bataille à mener par les pouvoirs publics. La wilaya de Tizi Ouzou, qui vient d'être classée parmi les principales régions sur lesquelles repose la nouvelle stratégie de relance et de développement de l'industrie touristique en Algérie, dispose d'un trésor naturel enviable (tourisme balnéaire, climatique et touristique) à même de la réorienter vers l'une de ses vocations : le tourisme. Les capitaux et la volonté existent. Il suffit de lever les écueils pour ramener les potentiels investisseurs dans ce créneau.