Le second semestre vient de commencer, et toutes les classes de la 1ère, 2e et 3e année secondaire sont toujours sans professeurs d'histoire-géographie. C'est pratiquement ainsi depuis le début de l'année scolaire. Pas un seul cours, dans ces matières, n'a été donné dans cet établissement que fréquentent près de 400 élèves. Pour les classes d'examen, de terminale, en l'occurrence, on a tenté de combler cette lacune par une contribution bénévole des professeurs du lycée d'El Kala. Mais cela n'a pas duré longtemps. Pour les deux enseignants désignés, les déplacements supplémentaires et la surcharge de travail a fini par les décourager. Par conséquent, les élèves de terminale dudit lycée vont se présenter au bac sans avoir suivi un enseignement complet. Concernant les deux professeurs, titulaires au lycée d'Oum Teboul, l'un est en congé de maternité depuis octobre, alors que l'autre a carrément changé d'établissement, et cela date de la fin de l'année dernière. Ces situations étaient parfaitement prévisibles du reste, et on aurait pu y remédier à temps, n'était le laxisme caractérisant ce secteur à El Tarf. Un responsable de cet établissement nous a appris hier qu'un enseignant d'histoire-géographie a été désigné, suite à son succès au concours de recrutement. Il a signé son PV d'installation avant la fête de l'Aïd, à la veille des vacances d'hiver, mais depuis, il n'a pas donné signe de vie. Par ailleurs, l'on est aussi à la recherche, au beau milieu de l'année, d'un suppléant pour occuper, momentanément, le poste laissé vacant par l'enseignante en congé de maternité. Un enseignant dans cette matière, qui nous a alerté, dira : « Comme on est en train de parer au plus pressé, il est quasiment certain que la priorité, si éventuellement on trouve rapidement un enseignant, sera donnée aux candidats au bac, ce qui, par conséquent, privera les classes de 1ère et 2e année de l'enseignement de cette matière durant toute une année ». Mais nul ne s'en soucie. On va faire comme si de rien n'était. Il s'agira simplement de régler le problème du passage en classe supérieure et de ne pas en tenir compte dans le calcul de la moyenne générale, comme cela a été le cas pour celle du premier trimestre. Que les enfants aient ou non appris quelque chose à l'école, c'est le cadet des soucis de ceux à qui on a confié cette lourde responsabilité. C'est aussi un précédent grave qui élargit la voie, déjà ouverte, celle de favoriser par tous les moyens le passage au niveau supérieur au détriment de l'instruction et de l'éducation.