Le tribunal criminel s'est penché, hier, sur une affaire liée à un vol de bons d'essence, en mars 2003, d'un service de la 1ère région militaire. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, 1 727 bons au total ont été dérobés par un groupe de malfaiteurs pour être par la suite fourgués dans différentes contrées du pays, notamment à Oran. Les mis en cause exigeaient entre 30 et 70 millions de centimes pour un seul bon. Ils ont également reproduit, au fur et à mesure et selon le besoin, des bons d'essence en les scannant sur les originaux et ce, après avoir épuisé toute la quantité subtilisée. Suspectant l'authenticité d'une vingtaine de bons d'essence qui lui ont été fourgués pour la somme de plus de 400 millions de centimes, le gérant d'une station de service installé dans la localité de Hassi Bounif, dans la région Est d'Oran, a aussitôt saisi les services de sécurité compétents. Cette plainte a constitué le fil d'Ariane de l'enquête qui a permis le démantèlement d'un véritable réseau, composé de six personnes, dont quatre demeurant dans l'Algérois, spécialisés dans ce genre de trafic. Le prévenu, M.T., qui recomparaissait hier après un pourvoi en cassation, avait été condamné en 2006 à 20 ans de réclusion par ce même tribunal, autrement constitué, à l'instar des trois autres principaux accusés dans cette affaire. Il a clamé son innocence en déclarant que « les autres inculpés l'ont enfoncé par vengeance. » Le représentant du ministère public a mis en exergue la gravité des faits avant de requérir la réclusion criminelle à perpétuité. L'avocat de la défense a souligné l'insuffisance de preuves retenues contre son mandant. Au terme des délibérations, le tribunal criminel a condamné l'inculpé à une peine de 5 ans de réclusion.