Alors que plus de 25 mairies disposent d'une assemblée et d'un chef de l'exécutif communal, la situation de la mairie de Bouguirat est dans une impasse. Arrivés à égalité de sièges lors de l'élection du 29 novembre, FLN et RND ne cesseront de réclamer le poste de maire. Finalement, après une semaine tumultueuse, c'est le 4 décembre que le wali a procède à l'installation de Ould Charef en qualité de maire. Une issue qui ne sera pas du goût des élus du FNA et du RND, qui le feront savoir. La situation qui aura failli dégénérer, finira par s'estomper le temps d'y voir plus clair. Mais, après moins de 40 jours d'exercice, la protesta vient de reprendre de plus belle. L'opposition au nouveau maire qui faisait déjà partie de l'ancienne APC, dont il occupait la première vice-présidence, aura profité de ce long intermède pour non seulement se structurer mais pour se renforcer. C'est ainsi que dans une motion signée par 7 élus, par laquelle la tutelle est mise devant le fait accompli, ce sont les 5 élus RND, le seul élu FNA et, grande surprise, un élu FLN qui déclarent retirer leur confiance au maire. Une situation inextricable que les résultats des dernières élections auront mise à jour et contre laquelle l'administration devra déterminer une démarche alternative. Car cette défiance du maire ne peut que porter préjudice à la gestion de la cité. L'étalage sur la scène publique des reproches que lui font ses collègues du collège municipal ne peut ne pas influer sur le moral des citoyens. Surtout dans le cas où les assertions à l'encontre du maire étaient réellement avérées. Car il s'agit en l'occurrence de dénonciations qui ne peuvent rester sans suites. Ainsi déballés sur la place publique, ces griefs ne peuvent ne pas faire réagir le maire de Bouguirat qui se trouve dans l'obligation d'éclairer l'opinion publique et ses concitoyens. Il devra également tirer les leçons de cette expérience qui l'aura mis face au défi d'une majorité inattendue. Une aussi grande agglomération que Bouguirat ne peut se payer le luxe de voir différer indéfiniment les affaires de la cité. La wilaya qui a été destinataire, au même titre que les journaux, de la motion de défiance, ne peut que réagir pour remettre de l'ordre. Car malheureusement, cette situation n'est pas spécifique à Bouguirat, d'autres communes de moindre envergure vivent le même calvaire.