Un bac pour les ordures, un autre pour les papiers, cartons et plastiques : il faut s'y préparer, le tri sélectif pourrait se mettre en place à la fin de l'année à Staouéli et l'an prochain à Djelfa, Ghardaïa, Annaba et Tlemcen. En marge de la première rencontre nationale sur la gestion des déchets, qui s'est tenue à l'hôtel Hilton d'Alger les 14 et 15 janvier, nous avons fait le point sur les projets en cours, de la réorganisation de la collecte des ordures à la prise en charge dans les centres d'enfouissement technique. Le bilan du Progdem, le programme national de gestion des déchets (1999-2007) n'est pas si mauvais. Vingt centres d'enfouissement technique ont été réalisés, plus de 1000 communes ont bénéficié de nouveaux moyens de collecte et de transport des déchets (bennes-tasseuses, camions, bacs), 640 schémas directeurs communaux ont été réalisés sur les 1000 programmés et 1500 personnes ont été formées par le Centre national des formations à l'environnement. Mais il reste encore beaucoup à faire. D'après des professionnels du secteur présents lors de la rencontre, les projets sont ambitieux, mais peinent à se mettre en œuvre, la faute au manque d'expertise. Pourtant, pour réorganiser toute sa filière, l'Algérie s'appuie sur des experts : les Allemands traitent plus de 400 millions de tonnes de déchets chaque année et emploient pour cela plus de 250 000 personnes. « Collecter les déchets c'est bien, mais il faut voir comment les recycler et faire en sorte qu'ils n'aient pas d'impact sur l'environnement », explique Andréas Hergenröther, directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie. « C'est à ce niveau que nous intervenons, en assurant le transfert technique et le savoir-faire. Nous travaillons ensemble sur la durée, cette rencontre s'inscrit dans une série de conférences organisées avec les délégations allemandes », ajoute-t-il. Reste aussi des questions annexes à régler, comme celle de taxe d'enlèvement des ordures ménagères, établie entre 500 et 1000 DA par an et ,par ménage, mais largement insuffisante. « Une étude menée par un cabinet international montre que le taux de recouvrement de cette taxe ne dépasse pas 20% au niveau national », explique Tahar Tolba, sous-directeur des déchets urbains au ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. « Et même si elle était recouverte à 100%, elle concourt à hauteur de 40% du coût réel de gestion des déchets. »