Le maire socialiste sortant de Villeurbanne, Jean Paul Bret, a pris acte de la grande diversité historique des origines des habitants de sa commune (134 000 habitants au récent recensement, 127 200 en 1999), l'une des plus grandes aux portes de la capitale des Gaules, Lyon, et une des plus multiculturelles. Lors de ses vœux, mercredi dernier, il a indiqué vouloir « marquer les esprits » en inscrivant sur sa liste 12 colistiers éligibles sur la liste de 55 noms qu'il a présentée et fait adopter par la section locale de son parti. Les candidats sont originaires d'Algérie, de Tunisie, du Sénégal, d'Arménie, des Comores… Cela représente un tiers des 42 sièges que la liste remporterait au moins, si elle était élue le 9 ou le 15 mars prochain. Le maire se justifie en estimant être à la tête d'une cité dont l'histoire n'est que brassage et accueil. « Je mesure à ce titre dans quelle impasse s'est fourvoyé notre pays avec la chasse aux étrangers. Ici, les processus d'immigration sont comme des fils qui se sont entremêlés pour donner l'identité de notre ville. » Villeurbanne inaugurera, du reste, mi-février, un Centre Mémoire et Société, consacré notamment aux traces laissées par les émigrants successifs. Il y avait déjà 17% d'étrangers dans les années 1930, sur 80 000 habitants.