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Sur les traces de nos émigrés
VOYAGE EN FRANCE ET EN BELGIQUE
Publié dans L'Expression le 17 - 09 - 2006

La fièvre de l´émigration qui a saisi les jeunes Algériens est allée en s´amplifiant et, jusque dans les stades, on entend le mot magique scandé par des milliers de poitrines juvéniles "el visa! el visa!" On a entrepris un voyage vers ces pays de cocagne, pour constater de visu, d´abord ce qui attire les jeunes et ensuite essayer, autant que faire se peut, de voir ce que ces "émigrés" sont devenus.
Débarqué à Marseille en ce début août, on s´est senti dans une ville algérienne avec des indications bilingues en français et en arabe. Dehors, dans la rue et principalement dans les quartiers dits maghrébins la même foule que dans une ville d´Algérie: de jeunes vendeurs de cigarettes qui, sous le manteau, vous proposent des paquets de cigarettes Marlboro à deux euros et des paquets de prise tout droit venue du pays. Marseille c´est aussi la ville méditerranéenne par excellence où se rencontrent aussi bien l´Espagnol, le Grec que le Turc et l´arménien entre autres. Evidemment, car vivant presque quotidiennement dans la rue, les jeunes Maghrébins semblent faire légion.
La ville de Marius se découvre aussi du haut de la cathédrale Notre Dame de la Garde. Du haut de ce promontoire on a vue sur la baie et sur le château d´If, le panorama est splendide mais il faut avouer que la baie d´Alger est autrement attirante. Dans l´aprèsmidi on prend la route vers Lyon. L´autoroute est, il faut le souligner, belle et surtout parsemée de haltes. Ces aires de repos, que l´on gagnerait à installer sur nos autoroutes, sont aussi simples que coquettes et souvent possédant tout ce dont le voyageur a besoin. Les régions, les villes et les villages défilent. Cavaillon, Orange, Avignon... les tracts favorables à Le Pen sont visibles, on nous a averti, la région Paca est majoritairement à droite et aussi à l´extrême-droite surtout à Orange et dans la région. Montélimar, le pays du nougat. La ville est calme et agréable. Les Algériens installés viennent à nous. "Bonsoir, vous arrivez du pays?" On échange des nouvelles. «Oui, le pays va bien, oui il fait chaud. Oui, les choses, s´améliorent». De vieux émigrés de la région de l´Est s´approchent "nous sommes de Guelma, nous sommes ici depuis des années. On a hâte de rentrer au pays mais il nous faut attendre encore un peu pour la retraite." On nous invite à dîner, on refuse poliment c´est que la route vers Lyon, la première grande étape, est encore longue.
A la découverte de Lyon
Valence et enfin Lyon. La ville est encaissée dans un val entouré de collines. Seconde ville de France, Lyon est une ville cossue et riche.
Ceux qui connaissent Lyon vous le disent sans ambages! La ville est riche, des possibilités de travail existent mais la première remarque des jeunes Algériens rencontrés à La Guillotière, une place de Lyon, est édifiante: "Sans papiers vous n´existez pas!", dira Mohamed un jeune sans-papiers, vivant d´expédients et dans la crainte perpétuelle de se faire arrêter. Mohamed nous invite dans un café, là, on se retrouve au bout d´un quart d´heure avec tous les jeunes Maghrébins dans la mouise. Chacun de raconter son histoire. En fait, toutes se ressemblent. Attirés par les lampions de l´Occident, ils se débrouillent, comme ils disent, pour avoir le visa. "Moi, je l´ai acheté à vingt millions de centimes", dira Sadek, et «moi, je l´ai eu sans que je sache ni pourquoi ni comment!» ajoute Athmane. Ces jeunes sont revendeurs de cigarettes à la sauvette, des paquets de Marlboro et, des paquets de prise plein les poches, ils abordent les Maghrébins et leur proposent des cigarettes à trois euros et de la prise belge à deux euros et celle d´Algérie à trois euros. La nuit, les jeunes sont hébergés par des parents du côté de Vénissieux ou des Minguettes ou encore vers Villeurbanne. Ils sont là, à fuir les patrouilles de police et attendent un nouveau décret ou quelque chose qui décidera de leur sort en priant le ciel que "Sarkozy ne passe pas!" Sur les pentes menant vers Croix Rousse, une volée d´escaliers récemment aménagés nous rencontrons un KMS tenu par un Algérien de l´Est du pays, on discute le coup et on apprend qu´il est installé sur les lieux depuis près de dix ans "c´est difficile et pas très rentable mais l´on survit surtout que les enfants travaillent et que j´ai une pension. Cela peut aller d´autant plus que je ne possède rien au pays!" Il nous apprend qu´à Lyon «...les jeunes gens qui ont envie de travailler, pour peu qu´ils soient en règle, trouvent facilement à s´employer!" C´est aussi lui qui affirme qu´à Lyon l´émigration est constituée en majorité de gens venus de Sétif et de Béjaïa.»
Depuis Croix Rousse, on prend le bus pour partir à la découverte des environs: Caluire et Cuire, Fontaines sur Saône et Sathonay, autant de villages où sont installés des Algériens. Les cités, on les appelle ici les résidences, sont agréables, propres et noyées dans la verdure avec, pour chaque groupe de bâtiment, des aires de jeux pour les enfants. On demande à un Algérien habitant la résidence "Les marronniers" à Fontaines, le pourquoi de ce comportement qui fait que les cités soient nickel ici alors que chez nous..."Vous savez, ici tout est prévu, on a des poubelles dans chaque coin et surtout aussi cette verdure et ces lieux respirant le calme incitent à la propreté. Chez nous, outre l´incivisme, on a ce laisser-aller des responsables qui ne pensent même pas aux choses les plus usuelles comme les poubelles. Pour la verdure, il y a l´eau qui est l´élément limitatif mais il y a le reste" C´est la même rengaine entendue aussi du côté de Bellecour, de Vénissieux, ou encore à de Villeurbanne, Vaulx en Vélin densité maghrébine et black. A Saint Priest, un autre quartier de la banlieue lyonnaise, on est saisi par la propreté et le calme des lieux. Là aussi, la verdure et les aires de jeux pour enfants attirent l´attention. Un Algérien habitant Saint Priest raconte la quotidienneté: "Ici, il suffit d´avoir ses papiers en règle pour être tranquille. Je suis à Saint Priest depuis près de cinq ans et je peux vous affirmer que l´on est bien. Certes, un certain "racisme" sourd existe mais les gens ici ne vous le montrent pas. Autant dire que c´est, certes, diffus mais sournois."Comme il ajoute: "Ce qui est à signaler, c´est que les grandes surfaces ou les boites par exemple, embauchent comme agents de sécurité des maghrébins ou les blacks réputés comme étant des durs" mais les entreprises font surtout appel aux BBR (entendre les bleus blancs rouges ou les Français). Mais la grande unité Renault de Vénissieux comprend encore une forte proportion de Maghrébins. Les dangers qui menacent certains quartiers ou lieux de vie de la région semblent être le communautarisme.
Les gens issus de l´émigration ont tendance, non pas à se fondre dans la masse, mais, pour de multiples raisons, s´agglutinent dans un même quartier. Certains Algériens, rencontrés à Lyon, disent que certaines boites d´intérim usent de codes afin de pratiquer de façon sournoise un certain tri concernant les demandeurs d´emploi. Les Maghrébins étant, tout comme les Blacks, rapidement écartés.
Lyon, ce sont aussi les musées et autres espaces de loisirs et ils sont nombreux et fort agréables. C´est ainsi que l´on peut visiter à Amplepuis le musée de la machine à coudre, le musée des hospices civils à l´Hôtel Dieu, le musée Lumière à Mont Plaisir, le musée des tissus près du métro Ampère-Victor Hugo, et si l´on préfère la nature, on peut, lors faire une vire au parc zoologique ou encore à la place Bellecour d´où l´on peut admirer les collines entourant Lyon, telles Fourvières et Croix Rousse. Si l´on a un peu plus de temps, on doit alors se rendre à Cublize à environ 5km d´Amplepuis où l´on aura ainsi l´occasion de se promener sur les rives d´un lac artificiel établi sur 40h a. Là, on y pratique la voile, l´équitation et le tennis. De Lyon, en prenant le TGV, on est à Lille en trois heures d´un voyage agréable qui vous fait traverser, outre la région parisienne, la Picardie et l´on arrive dans le plat pays.
Le Nord, une région agréable et accueillante
Le Nord contrairement au Sud de la France est un pays de plaines où l´agriculture et l´élevage sont les mamelles de la France avec l´industrie qui a l´air de reprendre doucement mais sûrement. Lille est une grande ville, elle fut classée capitale de la culture et c´est à bon escient. Les musées, les cinémas, les bibliothèques font profusion. Ce qui frappe dans le Nord, c´est l´architecture des maisons et autres immeubles. Le principal matériau étant la brique pleine rouge ce qui donne un certain genre aux villes de la région. L´autre agréable découverte pour le visiteur de la région, c´est cette chaleur humaine insoupçonnée car les "gens" du Sud en ont faussement l´apanage. Ici, l´on vous souhaite bon séjour, on essaie de vous aider dans les difficultés et on vous laisse découvrir le pays sans autre forme de procès. Lille et sa région, ce sont aussi les marchés hebdomadaires et colorés attirant une foule de visiteurs. Selon un confrère de la Voix du Nord, un journal grand tirage de la région "les choses ont l´air de reprendre doucement notamment dans la métallurgie. Les mines étant de l´histoire ancienne. II ne reste plus que quelques traces de Corons dans la région de Valenciennes." Certes, les statistiques non officielles parlent d´un fort taux de chômage et l´on s´attend à ce que ce soit la communauté allogène (maghrébine) qui en paie les frais. Rendu à Valenciennes, on découvre une ville et une région en perpétuel mouvement. A Valenciennes, la forte communauté maghrébine est constituée notamment pas des gens d´origine algérienne originaires de Larbaâ Nath-Irathen ou encore de Boghni et des environs. Les jeunes Algériens sont notamment visibles sur les marchés et foires de la région où ils s´occupent de commerce.
D´autres sont employés dans les usines qui commencent à essaimer en cette région. En effet, aux cotés de Renault, déjà assez ancien, il y a Peugeot et surtout Toyota aux côtés de la Seeven, une grande usine pour pièces automobiles. Rencontrés à Tryth Saint Léger, une petite commune proche de Valenciennes, des Algériens racontent leur vie dans la région. Mokrane et Hamid sont originaires d´un village proche de Larbaâ Nath-Irathen et ils sont dans le Nord depuis au moins quatre ans, ils sont en situation régulière et travaillent sur les marchés: «Nous n´avons pas à nous plaindre, on gagne bien notre vie et nous avons nos appartements et notre voiture. On ne pense pas rentrer pour le moment. Certes, le pays nous manque mais il faut savoir se faire une raison.» Hamid nous fait part de la présence à Valenciennes d´un fort contingent de jeunes Algériens sans papiers. "Ils sont assez nombreux, évidemment sans travail ou alors travaillant au noir donc avec des salaires minables. Plusieurs d´entre eux sont dans des foyers tels celui de Carpeau ou encore de Sentinelle. Là, ils sont de plusieurs nationalités, ils sont pris en charge par les services sociaux de la ville mais il faut dire que les nôtres rechignent à aller à la soupe populaire." La plupart d´entre ces jeunes travaillent sur les marchés, c´est là que, de temps à autre, la police fait des rafles et commencent alors les problèmes.
Dans un jardin de Valenciennes, nous rencontrons une jeune femme avec son bébé sur les bras, elle semblait porter tout le poids du monde. Abordée, elle raconte son problème, un problème des plus complexes qui commence avec un gros mensonge. Dehbia, c´est son nom, est originaire d´un village de la Haute Kabylie. Dehbia se raconte et nous apprend que son cas est, en fait, compliqué. Fille d´un hameau de Kabylie, elle avait pensé avoir trouvé une brèche dans la législation française en utilisant le nom de son oncle et aujourd´hui elle est coincée."
Ainsi, elle explique qu´au départ, la famille de son oncle a fait des démarches pour avoir l´autorisation de vivre en France et les autorités, au vu du dossier, ont accordé ce titre de séjour. Profitant de ce que les prénoms des frères en question soient quasi identiques (ex: Mohamed et M´hamed) l´autre branche de la famille "exploite" la filière et ce sont plusieurs personnes avec femmes et enfants qui sont arrivés à émigrer. Mais, coup de théâtre, une enquête ouverte a débouché sur l´arrestation de l´employée de la préfecture de Lille qui a délivré les papiers à la seconde branche de la famille. Les concernés se sont vu retirer les papiers et parmi ces gens, notre Dehbia qui ne sait plus où donner de la tête. Triste histoire d´une jeune femme abusée par la crédulité.
Des cas de ce genre ou d´ autres sont légion. L´on nous assure à la mairie de Valenciennes que dans ces cas, là, des aides humanitaires sont fournies, notamment aux familles. Valenciennes, ce n´est pas seulement les problèmes humanitaires, la ville possède sa mosquée et les foules de fidèles se pressent pour y accomplir leur devoir.
Un fidèle nous raconte que dans les années 1990 un "´islamiste radical" avait tenté de s´imposer et d´imposer ses vues mais les fidèles ont vite réagi; aujourd´hui la mosquée est un lieu de culte sans plus. "Une virée dans la région nous permet de découvrir de belles forêts de bouleaux de chênes, d´ormes et d´autres arbres alignés comme à la parade. Certes, le Sud est aussi recouvert de belles forêts mais le Nord semble lui ravir la palme en la matière. Maing est une région qui avait accueilli, dans le passé, les familles de harkis.
De partout les gens nous invitent et nous demandent des nouvelles du pays, certains avec des larmes pleins les yeux. La même scène à Condé sur Escaut, un village magnifique avec des fleurs partout. Les paysagistes ont réalisé des sculptures d´un bel effet avec des plantes. Un train et ses wagons, des canards et une sculpture montrant une scène de la vie orne le carrefour du centre-ville. Condé n´est pas la seule ville fleurie du Nord, bien au contraire. Les autres villes et villages sont aussi beaux et accueillants.
Les Algériens vivant à Condé, Quiévrechain et ailleurs semblent heureux d'être entre eux et n´ont aucun problème avec l'environnement. La région de Valenciennes est une région d´émigration et les émigrés semblent être bien traités. Selon un ancien émigré, le Nord est socialiste et est donc plus accueillant que le Sud." Dans les cités traversées, le voile est minoritaire et les filles sont, nous semble-t-il, bien intégrées. Le contraste entre la Belgique et la France est frappant,
Le village de Quiévrechain est un exemple à citer. En effet, Quiévrechain est un village frontalier, autant dire que Quiévrechain est séparé de Quiévrain, le village belge par un simple canal. En traversant Quiévrechain, on a l´impression de traverser un hospice de vieillards, avec une atmosphère faite de silence. A quelques mètres, la vie explose et Quiévrain, autant dire la moitié belge de Quiévrechain, vit à cent à l´heure. La même constatation est à faire avec toutes les villes frontalières.
On continue la route vers Mons, une ville moyenne de Belgique. On traverse Quiévrain, Boussu, Hornu, Jemmapes et l´on arrive à Mons. A Hornu, on se remémore une page d´histoire du pays avec le Congrès de Messali en 1954. A Mons, on est surpris par, d´abord, la propreté méticuleuse de la ville et l´éducation. Les émigrés en ce pays sont principalement des Marocains, des Turcs, des Pakistanais et aussi beaucoup de Congolais, histoire oblige! Un Algérien travaillant à Mons et rencontré au restaurant chinois de la rue piétonnière de Mons affirme: «En Belgique, les choses sont différentes d´avec la France, on a, certes, de bons salaires mais il faut préciser que la vie est chère. Malgré tout, l´on s´en sort.» De Mons, on revient pour aller sur Roubaix, une grande ville du nord de la France.
Là, on se rend compte de l´évolution de la région, les filatures sont fermées depuis des lustres, l´emplacement s´est transformé en grandes surfaces et petites boutiques et une foule se presse quotidiennement sur les lieux pour faire des emplettes. Ici aussi la métallurgie est reine.
Là, on a pu rencontrer beaucoup d´émigrés venus de Bouira, de Sétif, de l´Est algérien ou encore de Kabylie. Tous voulaient avoir des nouvelles du pays et la majorité de prier pour qu´enfin le pays puisse un jour se passer de l´émigration". L´un de nos vis-à-vis a eu ce mot que nous choisissons comme conclusion: «La France et la Belgique sont de beaux pays mais ils ne sont bons que pour y faire du tourisme, il est temps que nous nous retroussions réellement les manches afin que les autres générations restent au pays.» Les émigrés donnent l´impression d´être bien et de vivre normalement mais, en réalité, et, de l´aveu de beaucoup, le pays manque terriblement.


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