Aïn Témouchent. Finalement les délégués des quatre lycées du chef-lieu de wilaya, reçus samedi par la directrice de l'éducation et sortis satisfaits des résultats de la rencontre, ont été désavoués par leurs camarades. Seuls ceux du lycée Maliha Hamidou avaient repris les cours « en attendant la réponse promise pour mercredi ». Ceux des trois autres lycées ne l'ont pas entendu de la même oreille. De nouveaux délégués ont été désignés et accompagnés dans l'après-midi à la direction de l'éducation pour dire qu'ils ne reprendraient les cours que mercredi lorsque leur revendication principale aura été satisfaite. Ils ont argué du fait que le communiqué qui leur a été distribué et dont le contenu a été expliqué aux premiers délégués datait de plus de deux jours, le 17 janvier, alors que leur mouvement avait démarré le 19. Hier matin, les lycéens d'El Malah et de Chabat El Laham sont venus en renfort. Ils ont organisé une marche en direction du lycée Maliha Hamidou pour les inciter à les rejoindre. A l'approche d'un café, une tentative de déclencher des actes de violence a été avortée. La vigilance des élèves l'a fait échouer, chacun d'eux insistant sur le caractère pacifique de leur action. C'est le lycée Maghni Sandid qui sert de lieu de convergence pour les lycéens . Arzew. Quelque 200 lycéens venant de trois établissements, à savoir le lycée Cheikh Mehdi Bouabdelli, le technicum Emir Khaled et le lycée Ahmed Zabana, ont investi hier tôt le matin les ruelles du centre-ville pour manifester leur mécontentement quant au programme scolaire. Selon certains élèves des classes de terminale, le programme est très chargé au point qu'ils n'arrivent pas à assimiler les cours. « Devant l'immobilisme de nos enseignants qui ne font aucun effort pour nous alléger le programme, on risque de rater l'une des plus importantes années de notre parcours scolaire », confie un jeune protestataire. Notons que cette première protestation de lycéens a été bien encadrée par les services de sécurité. Chlef. Plus de 200 élèves du lycée de haï Charra, dans la commune de Chlef, ont observé hier un sit-in devant la direction de l'éducation de la wilaya. Ils réclamaient un allégement de leurs programmes scolaires. Des représentants des contestataires ont été reçus au siège de la direction de l'éducation où ils ont exprimés leurs doléances aux responsables concernés. Ce mouvement fait suite à celui organisé samedi dernier par des lycéens de Chlef et de Ténès pour les mêmes motifs. Boumerdès. Les lycéens de Boumerdès ont poursuivi hier leur mouvement de protestation en abandonnant les bancs d'école pour la rue afin d'y exprimer leur mécontentement. Les 28 établissements de l'enseignement secondaire de la wilaya ont été affectés à des degrés divers. Beaucoup de lycéens ont préféré rejoindre le chef-lieu de wilaya pour participer au rassemblement organisé devant la cité administrative de la wilaya où se trouve la direction de l'éducation. « Nous avons consommé un tiers de l'année scolaire et nous n'avons pas progressé de 20% dans les programmes. Le contenu est trop chargé et on nous programme beaucoup de matières pour l'examen du bac. Nous ne comprenons pas pourquoi on devrait être examinés en sciences islamiques par exemple », nous ont déclaré les élèves visiblement inquiets. Au lieu de prendre en charge les problèmes soulevés par les élèves, les services du ministère de l'Education ont instruit les représentants des pouvoirs publics locaux de convoquer les parents d'élèves afin de les « sensibiliser » à dissuader leur progéniture pour se démarquer du mouvement de contestation. Par ailleurs, les enseignants du lycée Lalaoui de Zemmouri ont débrayé hier pour protester contre les « mauvaises conditions dans lesquelles ils exercent ». Ils évoquent notamment le manque de moyens matériels. Annaba. Les lycéens de l'enseignement général et technique de la wilaya de Annaba ont marché hier depuis la cité Plaine Ouest jusqu'au centre-ville, avant d'observer un sit-in devant le siège de la direction de l'éducation. Rejoints par les élèves des autres lycées du centre-ville, tels Saint Augustin, Larbi Ben M'hidi, Moubarek El Mili…, les manifestants se comptaient par centaines. Un rassemblement dense s'est formé alors devant le portail de la direction de l'éducation, amenant les services de sécurité à bloquer la route. Loin d'être satisfaits par les promesses formulées la veille par les responsables du secteur, ils ont préféré réitérer leur longue liste de revendications pédagogiques portant principalement sur l'allégement du programme. Pour apaiser les esprits des ados, une vingtaine d'entre eux ont été reçus par le directeur de l'éducation. Ils ont été rassurés par ses propos qui portaient, selon eux, sur « l'organisation aujourd'hui d'une réunion nationale à laquelle prendront part, outre le ministère de tutelle, les représentants des parents d'élèves, pour répondre aux revendications des lycéens ».