« L'ouverture du capital d'Orascom Télécom Algérie fait partie des intentions du groupe, mais cela se fera lorsque le marché boursier en Algérie sera développé », a déclaré hier à Alger le DG d'OTA, Hassan Kabbani, lors d'une conférence-débat animée au Forum El Moudjahid. « Peu d'entreprises dans le monde donnent un tel retour d'investissements », dit-il, citant des actions partant de 7 dollars pour revenir à 80 dollars. Mais à la question de savoir si le groupe que dirige Naguib Sawiris est à vendre, comme il a été rapporté récemment par un magazine britannique, le DG d'OTA s'est montré prudent en affirmant : « Selon mes informations, le groupe n'est pas à vendre. » Tout en précisant qu'il n'est pas autorisé à traiter de la question, il soulignera néanmoins que le groupe « a encore des choses à faire », notamment dans des pays émergents, contrairement à l'Europe, dit-il, où des marchés « sont saturés ». En Algérie, dit M. Kabbani, le groupe compte investir d'autres domaines d'activité citant particulièrement les secteurs de l'immobilier et de la pétrochimie. Et de confirmer, en outre, les intentions d'investissement dans le secteur bancaire dont le groupe, dit-il, est en attente des agréments pour l'ouverture d'une banque, sans toutefois se hasarder sur un quelconque échéancier. Revenant dans le détail sur les performances de l'opérateur de téléphonie mobile OTA depuis l'attribution de la licence en juillet 2001 pour un montant de 737 millions de dollars, Hassan Kabbani, qui dit avoir atteint les 13 millions d'abonnés 6 ans après, considère la croissance de l'entreprise de « phénoménale en si peu de temps ». Pour lui, l'ouverture du secteur des télécoms a permis à l'Algérie de « recevoir » de l'argent à travers les deux licences privées OTA et Wataniya, au lieu de payer, soulignant qu'OTA a contribué à la Trésorerie nationale depuis 2001 à hauteur de 120 milliards de dinars dont 55 milliards de dinars représentent le coût de la licence. Mais à la question de savoir les montants rapatriés depuis leur présence en Algérie, le DG d'OTA s'est contenté de dire qu'en 2006, le résultat net s'étant élevé à 400 millions de dollars, dont une partie est réinvestie et une autre prise par les actionnaires. Par ailleurs, Hassan Kabbani a relevé que l'Algérie est en première place sur le continent africain en termes de télédensité avec un taux de 70%, alors qu'il n'était que de 0,5% il y a 6 ans, fera-t-il remarquer. Evoquant les perspectives du mobile dans le pays, il dira que ceux qui parlent de saturation du marché national oublient que notre métier « n'est pas de vendre des puces mais d'innover et de répondre à d'autres besoins des consommateurs ». Et d'énumérer à cet effet les multiples solutions qu'offre le mobile, notamment l'internet, le transfert d'argent, les jeux, la musique et les informations. Apostrophé sur le montant que dégage l'entreprise pour le secteur de la publicité et les critères choisis pour le choix des différents supports, M. Kabbani a indiqué que le budget de la publicité varie en fonction du nombre d'abonnés. Pour lui, la téléphonie mobile représente le premier annonceur dans le monde, relevant que 60% des parts de marché de la publicité en Algérie relèvent des trois opérateurs de téléphonie mobile. Quant au montant qu'OTA consacre à la publicité, il dira, sans être précis, qu'il faut compter environ 5 dollars pour chaque abonné, soit quelque 65 millions de dollars annuellement. Avec un chiffre d'affaires de 1,8 milliard de dollars, le premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie a créé 3700 emplois directs et environ 40 000 emplois indirects, selon les chiffres de son DG.