L'Algérie recèle des potentialités inégalées au monde. Des potentialités qui devraient plus qu'intéresser les investisseurs. C'est en gros le message que le directeur général d'Orascom Télécom Algérie, M. Hassan Kabbani, a voulu transmettre, hier, au cours du forum du journal El-Moudjahid. Celui-ci ne niera pas, non plus, que certains obstacles à l'investissement persistent, notamment sur les plans juridique et financier. Il affirmera, dans ce contexte, que l'investisseur ne peut pas avoir de visibilité et établir un business plan fiable s'il n'y a pas une certaine stabilité sur tous les plans, notamment juridique et réglementaire, estimant que des décisions qui peuvent être prises en dehors des cahiers des charges et de la loi peuvent avoir un impact important sur l'investissement. Il évoquera, également, le système financier qui doit, selon lui, s'ouvrir et soutenir les projets d'investissement tout en insistant sur la flexibilité, la souplesse et la transparence qui doivent caractériser le traitement des projets d'investissement. Il affirmera, aussi, que pour encourager les investisseurs il faut leur montrer que leurs projets peuvent être rentables, car c'est la rentabilité qui justifie tout investissement. Cela n'a pas empêché M. Kabbani de réaffirmer que le marché algérien présente de formidables opportunités pour tout investisseur, appelant les différents opérateurs à venir investir en Algérie. M. Kabbani rappellera qu'il y'a de la place pour de nombreux investisseurs sur le marché algérien et que ce seront les premiers qui investiront sur ce marché qui risquent d'être les mieux servis. Il dira également qui ceux qui continuent à hésiter à venir investir peuvent perdre des opportunités. Il reviendra sur l'expérience d'Orascom Télécom en Algérie, indiquant qu'en 2001 beaucoup de gens disaient qu'investir en Algérie était risqué et que Orascom a pris ce risque et le résultat est une réussite totale et sur tous les plans. Il rappellera, dans ce contexte, qu'Orascom Télécom Algérie cumule six ans de succès. Il rappellera également que Djezzy fait partie d'un groupe d'envergure internationale, possédant des opérations dans plusieurs pays notamment en Egypte, en Algérie, en Tunisie, au Pakistan, au Bangladesh et même en Europe (Italie et Grèce). Le groupe Orascom compte plus de 100 millions d'abonnés (70 millions d'abonnés OTH et 30 millions d'abonnés en Italie et en Grèce). Le groupe Orascom couvre également des marchés à fort potentiel de croissance dans avec 500 millions d'habitants, ce qui permettra à Orascom d'accroître sa base d'abonnés. M. Kabbani mettra aussi l'accent sur le fait que Djezzy a réalisé depuis sa création, en 2001, une croissance phénoménale en peu de temps, réussissant à réunir 13 millions d'abonnés au réseau Djezzy en six ans. Il mettra également en avant la contribution du secteur de la téléphonie mobile, notamment Djezzy, dans la croissance de l'économie nationale. Une contribution d'abord financière car Djezzy a versé pour environ 120 milliards de dinars au Trésor public au titre du paiement de la licence (55 milliards de dinars, soit 747 millions de dollars) et au titre des impôts ainsi que les règlements destinés à l'autorité de régulation pour l'utilisation des fréquences radio. Djezzy a aussi contribué par un transfert de savoir-faire et de technologie en créant une infrastructure à la pointe de la technologie et en initiant des programme de formation pour les cadres et techniciens de Djezzy d'une manière telle que ces derniers sont comparés aux meilleurs dans le domaine. Djezzy a également contribué par la création d'emplois directs (3 700) et indirects (35 000). Djezzy a surtout grandement contribué à la démocratisation du service de téléphonie mobile à tel point que la télédensité est passée de 0,5 % en 2001 à plus de 70 % aujourd'hui. D'ailleurs, l'Algérie est en pôle position en termes de télédensité sur le continent africain. Aussi, cette démocratisation du service de téléphonie mobile a permis de booster l'activité économique. Djezzy est aussi une entreprise citoyenne par excellence, qui a contribué à promouvoir l'image de l'Algérie à travers ses actions de sponsoring dans le sport, les arts et la culture ainsi que ses actions de mécénat et de solidarité. Six ans de réussite L'ouverture du secteur de la téléphonie mobile au privé n'a pas eu d'impact sur l'opérateur public historique, bien au contraire cette nouvelle concurrence l'a fait évoluer, ce qui s'est fait ressentir au niveau de l'offre de services et ce, au plus grand bonheur des consommateurs. Tout autant de raison qui devraient inciter les pouvoirs publics à initier plus d'ouverture dans les différents secteurs d'activité économique et plus de partenariats afin de garantir le développement économique. M. Kabbani a également énuméré les facteurs ayant contribué à la réussite de Djezzy. D'abord le fait d'avoir saisi l'opportunité au bon moment, ensuite la capacité de l'opérateur à mobiliser les ressources nécessaires à l'investissement. Il évoquera également la rapidité du déploiement du réseau et le savoir-faire de l'opérateur qui facilite l'usage de la technologie à ses clients ainsi que la capacité de l'opérateur à établir une relation de confiance avec ses abonnés, sans parler de sa capacité de gérer sa propre croissance sans que cela ne soit ressenti par les abonnés, d'autant plus que la croissance de Djezzy a été fulgurante. M. Kabbani mettra aussi en avant le fait que Djezzy joue à fond son rôle d'entreprise citoyenne. Il évoquera la fiabilité du réseau Djezzy avec un taux de couverture réseau de 93%, 6050 antennes BTS et 19 commutateurs, tout en affirmant que de nombreux opérateurs aimeraient arriver au niveau des indicateurs qualité Djezzy. Sur le plan commercial, Djezzy a tablé sur des offres adaptées à chaque profil d'abonnés, palette de services adaptées aux besoins des consommateurs c'est donc l'innovation au service du consommateur. 3 G : l'environnement ne s'y prête pas Aussi, Djezzy entend diversifié ses activité. Il faut dire que Djezzy possède une licence VSAT et c'est le seul opérateur à avoir investi dans le câble sous-marin en fibre optique reliant l'Algérie à l'Europe. Fort des ses standards de qualité, Djezzy veut aller au-delà du GSM et investir dans les services à valeur ajoutée. L'opérateur ambitionne d'offrir des solution de micropaiement dans le domaine bancaire et des solutions de transfert d'argent, des services de divertissement : télé, jeux musiques, etc., et des services d'information par mobile. Le tout à condition que ce soit adapté aux besoins des consommateurs. Pour cela, il affirme optimiser l'environnement à travers des partenariats. Dans le mêmes sillage, il exprimera des doutes sur l'adaptation de l'offre 3 G au marché algérien, affirmant qu'il faut s'interroger sur l'environnement : est-il aux au normes et est-ce qu'il est prêt pour la 3G, d'autant plus que l'investissement est très lourd. Ouverture du capital de Djezzy : quand la Bourse sera prête Interrogé sur une hypothétique ouverture du capital de Djezzy, M. Kabbani affirmera que c'est dans les intentions du groupe d'aller vers ce genre de transactions mais à condition que la Bourse d'Alger soit prête et se mette aux normes. Interrogé sur la possibilité que le groupe Orascom puisse vendre ses actions à un opérateur européen, le DG de Djezzy l'a écartée pour le moment. Il mettra en avant la bonne santé du groupe qui est valorisé à 18 milliards de dollars en Bourse hors Weather investments et qui couvre des marchés à fort potentiel de croissance. D'ailleurs, de nombreux opérateurs occidentaux sont intéressés par des partenariats avec le groupe Orascom. Pour ce qui concerne l'Algérie, M. Kabbani a affirmé que le groupe Orascom entend investir dans des domaines aussi divers que variés comme les banques, l'immobilier, la pétrochimie et le tourisme. Banques : un secteur fédérateur Evoquant les performances du secteur bancaire en Algérie, M. Kabbani estime que celui-ci doit être fédérateur et porteur de développement. Il indiquera qu'avec l'ouverture du secteur et l'arrivée de la concurrence, des évolutions certaines se feront sentir. A propos du gel du processus de privatisation du CPA, il affirmera que la décision des pouvoirs publics est judicieuse, vu l'impact de la crise des subprimes. Pour ce qui est de la modernisation des moyens de paiement bancaires, le DG d'OTA conseillera aux banques de s'adresser à un opérateur qui fédère le tiers de la population pour lui proposer des solutions efficaces