L'affaire des deux directeurs d'établissements scolaires à Sig, en grève de la faim devant le siège de la maison de la presse de Mascara, est devenue un véritable casse-tête pour les responsables de la direction de l'éducation. En effet, c'est le bureau de wilaya de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) de Mascara qui vient de briser le silence qui entoure cette affaire. Afin de faire la lumière sur la situation socioprofessionnelle des deux directeurs, l'UNPEF de Mascara a demandé hier l'ouverture d'une enquête par une commission indépendante sur les causes exactes de la suspension des directeurs de leurs fonctions par le directeur de l'éducation. Notons que le directeur du CEM Mekhissi Abdelkarim de la ville de Sig, à 45 km du chef-lieu de wilaya, Derkaoui Benali, poursuit sa grève de la faim devant le siège de la maison de la presse Bakhti Benaouda depuis dimanche dernier en signe de protestation contre son limogeage par le directeur de l'éducation. « Depuis ma suspension de mes fonctions par le directeur de l'éducation, le 20 février 2007, ce dernier refuse de me recevoir, et ce, malgré plusieurs démarches entamées à ce jour », dira le gréviste. Pour lui, son limogeage n'est pas mérité. « Aucune faute grave n'est venue entacher mon cursus. Je suis victime d'un règlement de compte. Je vis une situation sociale catastrophique. Mes six enfants souffrent, quant à eux, de cette situation. » Le visage blême, Derkaoui Benali sollicite les pouvoirs publics pour l'ouverture d'une enquête. Parallèlement, le directeur de l'école primaire Benkouider Abdelkader de Sig, Arabe Mohamed, poursuit de son côté, depuis mardi dernier, sa grève de la faim pour les mêmes raisons. Celui-ci a été suspendu de ses fonctions le 29 avril 2007 par le directeur de l'éducation pour « divulgation de secrets à la presse ». Arabe Mohamed avait dénoncé, par le biais d'un article publié dans le quotidien El Watan le 19 avril 2007, les graves dépassements enregistrés au niveau de son établissement où de nombreux élèves ne figuraient pas sur les « registres matricules » de l'école et autres dépassements concernant la gestion des enveloppes financières réservées à la crèche. Les deux grévistes décident de continuer leur grève de la faim jusqu'à « la régularisation de leur situation administrative et l'ouverture d'une enquête présidée par le wali en personne ».