Seules deux aires de stationnement, la place du 2 Mai et près du Bastion 23, ont été réceptionnées. Rien de ce qui a été prévu dans le secteur des transports n'a été réalisé. A s'en tenir aux déclarations du wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou, faites lors de la présentation du bilan de l'année 2006 et reprises à l'ouverture de la session de l'APW d'octobre 2007, seules les aires de stationnement du Bastion 23 et de la place du 2 Mai, de quelque 255 places, ou encore le parking des poids lourds de Gué de Constantine, de 300 places, ont été réceptionnées. La station des taxis interwilayas du Caroubier prévoyant la réalisation de 3000 places n'en finit pas de connaître des problèmes. La station de la rampe Magenta à La basse Casbah, où se se trouvent plusieurs centaines de chauffeurs de taxi, devait être délocalisée vers le Caroubier où trônent les manèges de l'OPLA. A son emplacement devait être ouverte une aire de stationnement de quelque 800 places. Les travaux au Caroubier ont commencé en septembre 2006, sauf que le litige qui oppose Naftal à la direction de wilaya l'EGCA, à laquelle fut confié le projet, dure toujours, relève un syndicaliste du bureau des taxieurs. L'affaire ne connaît pas son épilogue alors que les transporteurs ont été déroutés de Brossette lors de la première phase. Le déplacement des transporteurs de la station Brossette vers celle de la Sogral ne fut pas d'un grand secours aux responsables de la gare qui devait faire son lifting. D'aucuns se souviennent de tout le branle-bas de combat à la veille des fêtes. M. Beldjoudi, ex-directeur des transports, qui s'est mis à dos plusieurs corporations, a relevé que l'équipement de 100 carrefours de feux tricolores devait se faire en 2007. Rien n'y fait. Un programme de « réhabilitation et de mise à niveau technologique » des téléphériques en fonction à Alger est engagé depuis l'année 2006. Le délai contractuel de livraison de toutes les télécabines a été fixé au mois de mai 2008, mais sera-il respecté durant l'actuel exercice du directeur ? A chaque nouiveau directeur, ses échéances. Celui qui était à la tête de la direction, « l'indéboulonnable » M. Bendjoudi, a indiqué que l'amélioration du transport dans la capitale serait pour 2007 tandis que le directeur, frais émoulu, assure pour sa part que l'amélioration « sera effective à la fin de l'année en cours ». Celui-ci hérite de plusieurs projets mis en stand-by. Une parade trouvée pour expliquer les défaillances : s'en prendre au citoyen lambda. M. Addou a relevé, lors d'une rencontre avec les responsables locaux, que la responsabilité de la réussite des « réformes » engagées au pied levé incombe en partie aux citoyens, lesquels n'adhèrent pas souvent à « des mesures prises pour leur bien-être comme ce fut le cas avec la ligne bleue ». Pour les contraindre, des mesures coercitives devraient être prises : des taxes pourraient ainsi être appliquées, a annoncé le wali avant de se rétracter, après que la presse en a fait ses choux gras. « L'amélioration passe par le renforcement des moyens de transport urbain. Avant de vouloir imposer des taxes, il faut essayer d'aménager d'abords l'hypercentre de la capitale. Seuls des discours creux nous sont servis à chaque fois », relève un élu présent à la réunion. Et ce ne sont pas les 200 nouveaux bus de l'Etusa ni même le tramway, dont la mise en marche est prévue pour cette année, qui renverseront la vapeur. Les opérations coup-de-poing prévues par la direction des transports avec les services de sécurité afin de « discipliner les transporteurs privés » n'affichent pas de résultats probants. Les vieux tacots et les mauvais comportements ont la peau dure, comme d'ailleurs la légèreté insoutenable des responsables.