Les proportions alarmantes des infractions liées à la pêche illicite ont incité les responsables du secteur et les services des gardes-côtes à déployer plus de moyens de lutte durant cette année. Objectif : mettre fin à ces graves atteintes aux ressources halieutiques. En la matière, l'année 2007 a clairement mis en relief les nombreuses manœuvres, déjouées grâce à la vigilance des deux services. En effet, dans le cadre de sa lutte contre la pêche illicite et le non-respect de la réglementation, la direction de la pêche, en coordination avec les services des gardes-côtes, a multiplié les sorties sur terrain pour arriver à bout de ce phénomène, qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Ces sorties ont permis de relever pas moins de 27 infractions, dont 19 ont concerné la pêche dans les zones interdites. Des actions en justice ont aussitôt été entamées, avec la constitution de la direction de la pêche en partie civile. De lourdes sanctions sont prévues par la législation régissant le secteur. Zaïd Amora, directeur de la pêche de la wilaya de Annaba, précisera à cet effet : « Nos services, ainsi que ceux des gardes-côtes, effectuent des sorties régulières en mer pour contrecarrer ce phénomène de la pêche illicite à laquelle s'adonnent des armateurs, en totale violation de la loi. Une grande partie de ces derniers ont été surpris à bord de leurs embarcations pendant la fermeture du golfe, de mai à septembre de chaque année, tel que prévu par la réglementation en vigueur ». Ces transgressions ont notamment été relevées au niveau des zones de frai et d'élevage. Très appréciés de l'autre côté de la frontière, les produits de la mer les plus convoités restent, sans conteste, le corail, la crevette royale et la langouste. Ces deux derniers produits sont souvent, selon certains armateurs, illicitement exportés via la Tunisie, avec le label de ce même pays. Par ailleurs, et dans le souci d'assurer la conformité de l'armement de pêche et le respect des mesures de sécurité à bord des embarcations, 143 navires de pêche, entre chalutiers, sardiniers et petits métiers, ont été inspectés par les deux services durant la même période. Selon le responsable, plusieurs imperfections, relatives à la sécurité à bord des embarcations, ont été enregistrées avec assignation aux infracteurs de se conformer à la réglementation. La rigueur dans l'octroi des autorisations de pêche est l'autre moyen de dissuasion sur lequel mise la direction de la pêche, à l'effet de lutter contre la pêche illicite et anarchique. C'est ainsi, qu'en application des dispositions prévues dans le décret exécutif n°03-481 du 12/06/2005, fixant les conditions d'exercice de cette activité, 175 permis de pêche ont été accordés en 2007. Par ailleurs, depuis 2003, date de sa création, la Chambre de la pêche et de l'élevage halieutique a pu réunir 1 255 marins-pêcheurs sur un total de 3 131 en activité. Outre les différentes associations professionnelles, ceux-ci sont issus de coopératives, ou travaillant pour le compte d'armateurs privés. La flottille est, quant à elle, actuellement estimée à 457 unités, dont 295 petits métiers. Un chiffre appelé à augmenter, sachant que plusieurs autres unités sont prévues pour être attribuées durant l'année en cours dans le cadre du programme complémentaire de relance économique et des différents dispositifs d'aides aux jeunes (Angem, Cnac et Ansej). Depuis l'entrée en vigueur de ces dispositifs à fin 2007, la wilaya de Annaba a pu bénéficier du soutien de plus de 76 projets ayant trait à l'acquisition de nouvelles embarcations et à la réhabilitation ou l'équipement d'anciennes unités.
