Tristes et frustrés sont les téléspectateurs algériens branchés sur les chaînes TPS. Prémuni contre le piratage, le nouveau codage de ce bouquet numérique français est devenu inaccessible aux « pauvres » accrocs du petit écran depuis mardi 16 novembre, date du lancement du dernier système de cryptage antipiratage Viaccess 2. Lequel système a été déjà utilisé avec grand succès sur l'autre bouquet français, Canal Satellite. Après l'insupportable « absence » de Canal+ des foyers algériens, « Movie Star » manquera toujours aux groupies du cinéma. Si « L'équipe du dimanche » a laissé un immense creux dans les cœurs des inconditionnels des stades du monde, « Football », programme sportif diffusé par TPS Star tous les samedis de 20h à 22h15, laissera sur leur faim des milliers de mordus de ce sport vedette, le plus populaire sur Terre. La déception et l'ennui sont indescriptibles sur les visages des téléspectateurs les plus dépendants des programmes des six chaînes TPS, de RTL9, d'Action, de Série club, de Cinétoile et de tout le reste des 282 chaînes que compte ce bouquet. Mais c'est la disparition des chaînes analogiques qui pénalise plus les adeptes de la télévision. Ceux qui n'ont pas de terminaux numériques adaptés à l'analogique - et ils sont nombreux - se retrouvent aujourd'hui privés même des six fameuses chaînes françaises, notamment TF1 et M6 qui contrôlent le bouquet TPS. Au bout de quelques jours, les points de recharge des cartes, du moins les plus fréquentés d'Alger, sont « inondés » par des « clients » qui se plaignent que leurs terminaux ne servent plus à rien après le cryptage de TPS. En plus d'être privés des programmes longtemps suivis, les téléspectateurs « sombrent » dans des tracasseries, dans l'espoir de revoir un jour la couleur de leur petit écran. Le degré de la complexité des problèmes varie en fonction de la marque du terminal utilisé. Cherokee 9000 et Nokia servent toujours, car ils captent les chaînes analogiques, notamment TF6 et Multivision8. Mais les autres marques telles que Aston, Ecostar, Samsung, Philips... nécessitent des opérations de flashage ou une programmation grâce à des cartes Silver qui sont cédées à 1500 DA, alors qu'elles valaient entre 750 et 900 DA avant ce « drame » numérique. Dans un point de recharge donnant sur la rue Hassiba Ben Bouali, c'est la cohue. Certaines gens viennent pour flasher leurs terminaux, d'autres pour se procurer la fameuse carte Silver. Malgré tout cela, les friands des divertissements à haut débit, les cinéphiles et autres « fous » de l'écran sont la proie de la répugnance et de l'aversion, en l'absence d'autres moyens de distraction. D'autres possibilités existent. Seulement elles ne sont pas à la portée de tout le monde. Pourquoi ? Pour la simple raison que rares sont les foyers algériens qui peuvent se permettre un programme de télévision à 65 000 DA (prix des cartes authentiques d'abonnement annuel au bouquet TPS). L'abonnement à Canal Satellite n'en est pas moins cher. Une carte trimestrielle est proposée à 7000 DA. Que faire ? Les gens vont se rabattre vraisemblablement sur les chaînes arabes, à défaut de renouer avec leurs vieilles habitudes, laissant l'écran de l'ENTV éteint pour la grande partie de la soirée.