Cinq infirmières et des agents d'entretien du service hémato-pédiatrie exposés aux dangers, selon la médecine du travail. L'Inspection du travail de la wilaya de Tizi Ouzou vient de passer au crible les conditions d'hygiène au sein du centre hospitalo-universitaire Neddir Mohamed. Dans un rapport établi à l'issue de cette mission d'inspection, la sonnette d'alarme a été tirée quant au non-respect des règles d'hygiène dans plusieurs services de cet hôpital régional. « Les conditions de travail du personnel (particulièrement) paramédical sont déplorables », lit-on d'emblée dans le rapport en question. Les inspecteurs ayant enquêté sur les lieux ont retracé ensuite « les manquements relevés au niveau de tous les services », comme entre autres, « les vestiaires sont très exigus et mixtes, ce qui est contraire, non seulement, à la réglementation mais aussi à notre culture, les sanitaires dans un état de saleté inacceptable, en nombre très insuffisant et utilisés par les hommes, les femmes et les malades (…) ». Dans le même rapport, l'Inspection du travail avertit quant aux dangers encourus, particulièrement par le personnel du service pédiatrie 1, où, est-il noté, « le centre hémato-pédiatrie utilise des produits de chimiothérapie qui nécessitent l'utilisation d'équipements de protection, malheureusement non disponibles. » Le même constat a été relevé au service d'hématologie où le personnel doit être doté de tenues spécifiques pour le protéger contre les dangers que présentent les produits pharmaceutiques qui y sont utilisés. En guise de conclusion, le rapport de l'Inspection du travail relève « un malaise très perceptible et un état psychologique du personnel qui ne plaide pas (en faveur) d'une bonne prise en charge de leurs activités, ce qui se traduit par une qualité de service insuffisante envers les malades ». A l'ombre de ce climat, peu réjouissant, qui plane au niveau de l'hôpital de Tizi Ouzou, le rapport requiert « la mise en place d'un plan de suivi afin d'améliorer les conditions socioprofessionnelles des personnels ». Pour sa part, le service de médecine du travail du CHU a effectué, au mois de novembre dernier, une mission d'inspection au niveau de l'unité hémato-pédiatrie où de nombreuses anomalies ont été relevées. Le procès-verbal établi à l'issue de cette mission, souligne, entre autres, l'absence d'un « local spécifique pour la préparation des traitements anticancéreux, (ce qui se fait) au niveau de la salle de soins », absence de « hotte à flux laminaire », « les préparations se font dans un plateau sur la paillasse », tandis que « les moyens de protection individuelle sont disponibles ». Selon le même PV, « cinq infirmières sont exposées, ainsi que des agents d'entretien ». En conséquence, le service de médecine du travail du CHU recommande l'interdiction d'« entrée à la pièce pendant les opérations de reconstitution et de préparation des médicaments », prévoir un conteneur rigide pour les déchets et matériels contaminés qui seront ensuite incinérés », et interdire de manger, de boire ou de fumer dans le local ». Il est utile de préciser que les deux missions d'inspection en question ont été effectuées après avoir été revendiquées par les représentations syndicales du personnel paramédical de l'établissement.