À Tizi Ouzou, la campagne de vaccination contre la grippe A s'est heurtée à une réticence massive de la population locale comme de la communauté médicale et hospitalo-universitaire. Après une semaine de campagne, le taux de vaccination est insignifiant, et ce, au grand dam des responsables locaux du secteur de la santé. C'est ainsi que le corps médical, censé donner le coup de starter et surtout l'exemple en matière de prévention de cette pandémie, a carrément tourné le dos à cette campagne. Les chiffres enregistrés jusqu'à ce jour sont à la fois édifiants et effarants puisque sur une forte communauté médicale qui compte plus de 12 000 travailleurs exerçant dans le secteur public, mais aussi privé (praticiens, infirmiers, pharmaciens, surveillants médicaux, agents et femmes de ménage…), on a enregistré, durant cette première semaine de campagne, le chiffre dérisoire de… 25 agents vaccinés, la plupart étant des agents de service et d'entretien alors que le corps médical proprement dit est encore aux abonnés absents. Pis encore, au CHU Mohamed-Nedir de Tizi Ouzou, on a enregistré jusque-là… un seul agent qui a “osé” se faire vacciner sur un total de près d'un millier de travailleurs. Il est vrai que le drame du médecin décédé au CHU de Sétif aura provoqué une véritable psychose au sein de la corporation hospitalière, et il sera certainement très difficile de changer une telle tendance. Pour les femmes enceintes, elles aussi concernées “en priorité” par cette campagne, c'est aussi le grand fiasco avec un… “zéro pointé”. En effet, aucune femme ne s'est présentée jusque-là dans les nombreux centres de santé réquisitionnés à cet effet à travers toute la wilaya de Tizi Ouzou où certains médecins et gynécologues sont allés jusqu'à conseiller à des patientes de s'abstenir de toute vaccination.