Les Lions de la Teranga ne sont pas prêts d'oublier leur entrée en la matière, cauchemardesque, durant la CAN-2008. Pour les camarades de Hadji Diouf l'aventure s'est arrêtée au terme du second match (défaite 1-3 face à l'Angola). Le réveil a été brutal pour les futurs adversaires des Verts en éliminatoires de la CAN et de la Coupe du monde 2010. Arrivés au Ghana auréolés de l'étiquette de sérieux prétendant au titre de champion d'Afrique, le Sénégal a rapidement rangé ses affaires et les joueurs se sont dispersés aux quatre coins de France et d'Europe pour rejoindre leurs clubs respectifs et oublier un tant soit peu cette aventure peu reluisante. La délégation a vécu une journée (lundi) particulière, marquée par la grogne des supporters, la déception des joueurs et la colère des responsables de la fédération. Joyeux et festifs depuis leur arrivée à l'hôtel Gunfeld à Tamale qu'ils ont partagé avec les Tunisiens, les Sénégalais se sont murés dans le silence après leur défaite contre l'Angola. Le restaurant qui était leur lieu de ralliement s'est vidé de ses occupants. Habib Beye, Bayal, Diomansy, Camara Henri et leurs équipiers ont préféré se réfugier dans leur chambre et éviter tout contact qui réveillerait de mauvais souvenirs. Hier, les Sénégalais ont filé discrètement en direction de Kumasi où ils affronteront demain l'Afrique du Sud dans le match des éliminés du groupe D. Avant leur départ de Tamale et du Ghana, les joueurs ont reçu la visite, lundi soir, du ministre sénégalais de la Jeunesse et des Sports qui les a réconfortés et les a encouragés à se ressaisir en prévision des prochaines échéances. Nul doute que cette élimination précoce laissera des traces. Le retour à Dakar et à la réalité seront très durs. Des têtes vont tomber « pour calmer les esprits », note un observateur sénégalais présent dans les rangs de la délégation officielle au Ghana. Un grand chantier attend la fédération, si bien sûr cette dernière, dans sa configuration actuelle, reste en place. Il faudra trouver (rapidement) un nouveau coach, qui devrait être un Français, et trancher la question récurrente de l'avenir des joueurs, qualifiés de has been, c'est-à-dire ceux-là mêmes qui ont écrit la plus belle page de l'histoire du football sénégalais en 2002, lors de la Coupe du monde au Japon et en Corée... après avoir écarté l'Algérie dans les éliminatoires de cette prestigieuse compétition. Les Sénégalais sont à la croisée des chemins. De la bonne ou mauvaise option que les dirigeants et responsables sénégalais choisiront dépendra l'avenir international des Lions de la Teranga.
