Un journaliste américain a écrit un livre. Jusque-là, il n'a fait que son travail. Ce journaliste a écrit un livre sur l'Algérie, là encore, il n'a fait que ce qu'il juge intéressant, même si l'Algérie n'est plus tellement un sujet vendable maintenant qu'il n'y a des morts qu'entre Boumerdès et Tizi Ouzou. Mais là où le problème se pose est que le sujet du livre porte sur un chapitre très sensible, celui des forces spéciales américaines en Algérie. Au titre difficile, « Hog pilots, blue water grunts », écrit par Robert Kaplan et dont le site « toutsurlalgerie » a diffusé des extraits qu'aucun journal algérien n'a osé reprendre, raconte comment les Américains s'entraînent dans le désert algérien, font des opérations communes avec leurs homologues de l'ANP et leur enseignent les techniques d'assaut. S'agit-il d'une base, la mythique base US dans le désert algérien, ou de simples manœuvres de coopération bilatérale ? La réponse n'est pas très claire mais toujours d'après l'auteur du livre, c'est la première fois qu'un drapeau américain est planté sur le sol algérien, ce qui ne s'est pas vu depuis 1942, date du débarquement US en Algérie pour les besoins de Seconde Guerre mondiale. Et là, ça change un peu. Faire des opérations conjointes sous l'égide de l'OTAN est une chose, planter un drapeau en est une autre puisque cela définit un territoire d'appartenance, à l'instar d'une ambassade. En attendant une mise au point du gouvernement algérien, une fetwa de Belkhadem pour assassiner l'auteur du livre ou une colère de Louisa Hanoune, faisons quelques remarques. Il y a des Américains dans le désert. Il y a du GSPC dans le désert. Il y a des manœuvres dans le désert. Il y a des Chinois dans le désert. Ça fait beaucoup de monde. Finalement, le désert n'est pas si désert que ça. Il paraît qu'on peut même y trouver du pétrole. Mais méfions-nous des rumeurs.