La salle de conférences de l'Hôtel militaire, route de la Chiffa, était comble pour la Journée d'études sur la lutte anti-tabac organisée par l'association El Badr d'aide aux malades atteints de cancers véritable fléau. Des médecins spécialistes, des professeurs, des cadres de la santé, de la jeunesse, de l'éducation, des représentants de la société civile ont présenté, débattu et fait prendre conscience du danger du tabagisme, qui doit être combattu comme un véritable fléeau. Entre le profit lié à l'économie nationale avec le monopole de la Snta, qui dans l'industrie du tabac représente le deuxième pourvoyeur de fiscalité après Sonatrach et les coûts des soins nécessités par la prise en charge d'un citoyen atteint d'une maladie due au tabagisme, l'Etat ne semble pas avoir fait le bon choix. Aussi, la société civile se prend en charge en sensibilisant par des campagnes se voulant continues dans le temps sur les risques graves qu'engendre le tabac. Cette 1e Journée d'étude de la jeune association El Badr, créée à la fin du mois de septembre de l'année 2006, a porté sur une dizaine de thèmes mettant l'accent sur l'importance de la prise en charge des dangers du tabac. Le Dr Terkmane, vice-président de l'association et président régional du Conseil de déontologie parle de « Jamais la première cigarette », alors que M. Houari, directeur de la wilaya de la Santé publique, fera l'éloge de l'association qui « a atteint un niveau certain avec un travail colossal, surtout auprès des jeunes ». Les décrets et ratifications de conventions internationales, rappelées par la représentante du ministre de la Jeunesse et des Sports, ne collent malheureusement pas à la réalité du terrain vécue aujourd'hui. Des jeunes enfants drogués, une vente quasiment « à découvert », des drogues sous des formes multiples démontrent, sans doute, l'inadaptation des mesures législatives de l'Etat. La cigarette dès l'école primaire est vécue comme une menace par les parents, mais qui osera appliquer la loi portant sur l'interdiction de la vente du tabac dans des espaces proches des établissements scolaires et par des jeunes ? Le Pr Nafti parlera d'une « véritable toxicomanie légale et encouragée » et rappellera, dans son intervention sur le sevrage tabagique, la nécessité de la motivation du fumeur pour arrêter de fumer et le rôle du praticien de la santé qui doit dialoguer avec le fumeur. Véritable travail pédagogique auquel s'astreint également l'association qui multiplie les rencontres avec les jeunes en milieu scolaire. Sensibiliser le jeune afin de lui éviter la prise de la première cigarette, la prise en charge réelle du fumeur pour l'amener à cesser tout contact avec le tabac sont les deux objectifs pour la protection de la santé du citoyen pris en charge par l'association qui multiplie les axes de son intervention sur le terrain et projette la création de « Clubs santé » au niveau de tous les établissements scolaires de tous les paliers.