Ce remarquable livre est né de l'heureuse rencontre de l'éditeur de Synergie avec deux illustres personnages iconoclastes, que ni la personnalité de l'un et ni le parcours de l'autre ne pouvaient rapprocher. Les dessins de Louis Fontugne et la poésie de Brahimi Himoud dit Momo se sont réunis en parfaite osmose autour de ce beau livre. Le premier, Français d'origine algérienne et d'adoption est subjugué par la beauté de la citadelle. Le second, l'incontournable chantre de La Casbah d'Alger, Himoud Brahimi, dit Momo, avait une relation assez particulière avec sa « Bahdja ». Si le dessinateur Louis Fontugne tente à travers ses esquisses d'appliquer à la « Bien gardée » ou encore « à la mahroussa », les techniques et la rigueur de l'angle, Momo le corrige délicatement. Les deux hommes ont des profils socioculturels différents. Ils ne se sont jamais croisés, pourtant, ils échangent à travers leur production cette passion incommensurable pour la médina. « Une médina abandonnée par tous, trahie par certains, livrée aux promesses non tenues des uns, aux discours de circonstances des autres, vite reniée et oubliée... », écrit dans la présentation l'éditeur Djamel Touati. Ainsi, en l'espace de quelques page glacées et colorées à la fois, Momo et Louis Fontugne se proposent de faire les guides pour un voyage enchanteur dans les dédales de La Casbah. En effet, tout au long d'une lecture enivrante, le lecteur est convié à scruter sur les pages de droite des croquis à l'encre de Chine signés par Louis Fontugne. Les pages de gauche, pour leur part, sont agrémentées d'illustrations en couleur, émanant d'artistes peintres algériens et étrangers. L'ensemble des visuels est rehaussé par des textes explicatifs des lieux et par la poésie parlante de Momo. Au grand dam des nostalgiques, plusieurs escales sont proposées dans cette médina mystérieuse mais ô combien ensorceleuse ! Dans Sidi Abderrahamane, on retrouve le célèbre mausolée avec une belle poésie d'accompagnement où l'on peut lire entre autres : « Je confirme mes dires sans déranger qui que ce soit, puisque la lumière du temps est là pour le parapher. Blad Sidi Abderrahmane est le mémorial de la patrie algérienne. Aucun autre endroit du sol national ne peut s'enorguellir de contenir ce que l'histoire lui remit et en ce que le fils de l'homme a fondé. Dans Rue Kléber, cette djemaâ fondée en 1534 par Kheireddine, Momo taquine sa muse en clamant : « Où est ma maison ? Où est le jardin ? Rien qu'une transparence avec des murs et des fleurs. Où est donc l'histoire d'une histoire sans âge ? » Il est à noter que Mienne Casbah, tes légendes et tes secrets, a déjà fait l'objet d'une première publication en 1999. Actuellement, il est cédé sur le marché national au prix de 3000 DA.