La localité d'Aghribs (35 km à l'est de Tizi Ouzou) a enregistré un deuxième attentat à la bombe en l'espace de dix jours. Un convoi militaire a été la cible, hier vers 13h, de deux explosions sur le CW 7, près du village Taboudoucht, à quelques kilomètres du chef-lieu communal. Deux militaires ont été blessés, indique-t-on de sources concordantes, ajoutant que l'attentat a été suivi d'un accrochage avec le groupe terroriste qui a réussi à prendre la fuite. L'on indique que l'un des deux engins a été placé sous un pont, endommageant l'ouvrage, tandis que le deuxième a été dissimulé une quinzaine de mètres plus loin dans un transformateur électrique. Le mode opératoire utilisé par les terroristes, qui actionnent leurs bombes à l'aide de téléphones portables, manque toujours de précision, faisant rater leur cible, comme ce fut le cas le 30 janvier dernier dans l'attentat manqué contre le président de l'APC d'Aghribs, et le 5 juillet 2007, dans l'explosion qui a raté la voiture du wali en visite à Aïn El Hammam. A noter qu'une opération de recherche appuyée par des hélicoptères de l'ANP a été déclenchée dans l'après-midi d'hier dans les maquis situés dans le périmètre d'Aghribs, Tigzirt et Azeffoun, connus pour être un fief des groupes armés, ces dernières années. L'attentat d'hier a secoué une nouvelle fois la population locale, qui assiste à des attentats terroristes sur des chemins empruntés par de paisibles villageois. Les terroristes ont frappé hier près du village Taboudoucht, au lieudit Taghanimt, à 200 m seulement de l'endroit où une bombe avait explosé il y a une dizaine de jours au passage de la voiture du P/APC, Rabah Yermèche. Ce dernier a échappé de justesse et avait pu continuer sa route au village Taboudoucht où il devait rencontrer le comité du village. Nous l'avons contacté hier quelques heures après l'attentat. Il s'était rendu dans ce village pour rassurer la population locale, en compagnie du député Arezki Aider. Un engin des travaux publics appartenant à l'APC a été dépêché sur les lieux pour rouvrir la route à la circulation. Les élus, eux-mêmes cible potentielle des groupes terroristes, paraissent désarmés devant la dégradation de la situation sécuritaire, que n'arrive pas à endiguer le lourd déploiement des services de sécurité. Alourdi par des bavures enregistrées ces dernières semaines, le climat général s'est dangereusement détérioré dans la région au moment où la population et les opérateurs économiques aspirent à une certaine stabilité.