Les enseignants contractuels subissent actuellement des pressions et des menaces de la direction de l'éducation pour avoir pris part à la grève. La grève ne s'évalue pas en chiffres et les autorités ne comprennent pas le message des mouvements de protestation », estiment les responsables des syndicats autonomes, qui composent l'intersyndicale autonome de la Fonction publique. S'exprimant lors d'une conférence de presse, animée hier à Alger, pour évaluer la première journée de la grève à laquelle a appelé l'intersyndicale, ces responsables dénoncent le harcèlement exercé par l'administration sur les travailleurs ayant répondu favorablement à leur appel. En effet, Hadj Djilani, chargé de communication du Cnapest, Mohamed Boukheta, porte-parole du CLA, et Zebouchi Amina, porte-parole de la Coordination des enseignants contractuels (CECA), ont condamné l'attitude des pouvoirs publics qui continuent de tourner le dos aux syndicats autonomes. « C'est grâce aux syndicats autonomes que les choses bougent dans ce pays. En dehors des mouvements sociaux, il y a une véritable stagnation sur le plan politique », affirme Mohamed Boukheta. Se félicitant de la réussite de l'action initiée par l'intersyndicale, l'orateur rappelle que les autorités « ne se sont jamais intéressées aux problèmes sociaux ». « L'UGTA est un super ministère » Les revendications socioprofessionnelles, ajoute encore le porte-parole du CLA, sont portées par les syndicats autonomes. En revanche, explique-t-il, les autorités négocient avec l'UGTA. « Qu'a fait ce syndicat pour les travailleurs ? Rien », rétorque-t-il en précisant que Sidi Saïd, secrétaire général de la centrale syndicale, a transformé l'organisation en « un super ministère au sein du gouvernement ». Pour maintenir la pression, Mohamed Boukheta annonce la volonté de l'intersyndicale de mettre en place « une véritable solidarité syndicale ». Intervenant par la même occasion, la porte-parole de la CECA fait savoir que les enseignants contractuels subissent actuellement des pressions et des menaces de la direction de l'éducation pour avoir pris part à la grève. « On nous dit que vous n'avez pas le droit de faire grève. Or le droit à la grève est consacré par la loi. L'ordonnance présidentielle publiée dans le Journal officiel n°61 est claire », explique-t-elle. La représentante de la CECA dénonce ce harcèlement et rappelle toutes les injustices que subissent les 40 000 enseignants contractuels. « Nous n'avons pas été payés depuis plusieurs mois. Et quand nous avons demandé nos droits, la direction de l'éducation nous a menacés de résilier nos contrats. Nous n'avons pas de droits dans ce pays », s'insurge-t-elle. Pour les responsables de l'intersyndicale qui comptent tenir, aujourd'hui, un rassemblement devant le Palais du gouvernement, « ce mouvement de grève n'est que le début d'une protestation plus forte et plus déterminée ».