Plus de 170 cas du cancer du larynx ont été traités en 2007 au niveau du service du centre hospitalo-universitaire. Ce nombre dépasse de peu celui enregistré en 2006. Plus de 17 000 cas de cancers, notamment celui du larynx, ont été recensés au CHU au cours de la dernière décennie. Il faut donc agir sur les causes de cette maladie afin d'en réduire les effets. Le premier objectif pour faire reculer le cancer du larynx est celui d'intensifier la lutte contre l'usage du tabac. Les pouvoirs publics sont ainsi interpellés sur la nécessité de règlementer l'usage du tabac dans les lieux et places publics pour éviter que les non fumeurs ne soient exposés aux dangers émanant des fumeurs. Il a été prouvé, à ce sujet, que le fumeur passif est plus exposé que celui actif. Cette conclusion est l'aboutissement de recherches scientifiques effectuées à l'échelle de la planète. Il a été également prouvé que les maladies infectieuses, répétées chez les enfants, telles que l'otite, la sinusite et la bronchiolite, sont provoquées par le tabagisme de leurs parents. Le directeur général du CHU et médecin chef du service ORL de l'hôpital Dorban estime qu'il est grand temps d'agir en vue de diminuer les risques du cancer du larynx, dont plus de la moitié est provoquée par la consommation du tabac. L'Etat est sollicité, a-t-il ajouté, pour contribuer à ce combat par le durcissement des lois interdisant le tabagisme dans les lieux et places publics, comme l'ont déjà fait certains pays. Outre les dommages psychologiques et financiers qu'il provoque, le cancer, considéré comme une pathologie lourde, se caractérise par une prise en charge médicale spécifique et contraignante, où le malade subit une opération chirurgicale, à savoir l'ablation du larynx. Cette dernière privera le patient de sa voix, qui ne pourra ainsi respirer qu'a l'aide d'une trachéotomie (ouverture chirurgicale de la trachée). C'est dire l'importance de la lutte contre le tabagisme, qui représente un des facteurs à l'origine des cancers notamment, celui du larynx. Notons que plus d'une dizaine d'implants phonatoires ont été réalisés au CHU, entre novembre 2006 et janvier 2008, au profit de malades qui en sont atteints. Ces interventions ont été effectuées en collaboration avec des médecins spécialistes venus de l'Hexagone. Les patients opérés sont pris en charge durant la période post-opératoire par des techniciens orthophonistes à travers des séances de rééducation, leur permettant de retrouver l'usage la voix. Les expériences réalisées en ce sens ont donné des résultats encourageants. Il faut signaler au passage le peu d'intérêt accordé jusqu'ici à la prévention contre les pathologies lourdes, dont le traitement nécessite des moyens financiers exorbitants. A titre d'exemple, la célébration de la journée mondiale de lutte contre le cancer est passée presque inaperçue. Cet événement aurait pu être un moment fort de sensibilisation sur les facteurs de risques du cancer, dont l'usage du tabac.