Plus d'une centaine de cancéreux de toutes les wilayas de l'Ouest sont reçus quotidiennement par le service de radiothérapie du CHUO qui se trouve être le seul au niveau de la région à dispenser ces soins car il n'existe pas de centres semblables dans le privé. Le service en question fonctionne seulement avec deux vieux appareils qui tombent souvent en panne, entraînant ainsi un chamboulement dans le programme des rendez-vous des malades. Cette situation est souvent mal acceptée par les patients dont la majorité vient de loin et dépense plus de 3 000 dinars par jour dans le transport et l'hébergement, pour se voir signifier en fin de compte que le rendez-vous est reporté. Le personnel est confronté, dans ces cas, à des malades avec qui ils sont obligés de jouer le rôle du psychologues, ceci en plus des risques d'exposition à des doses de radiation en cas de panne subite des appareils. Signalons que celui-ci bénéficie d'une prime égale à celle que touche le personnel de la santé dans les services les moins exposés aux risques de contagion. La prise en charge de cette catégorie de malades est insuffisante vue la précarité des infrastructures et du coût de plus en plus élevé des traitements entraînant l'abandon des soins par les malades. Soulignons qu'à l'échelle nationale, il existe seulement trois centres de radiothérapie : le CPMC, Aïn Naadja et Blida. Selon le chef du service de radiothérapie du CHUO, le cancer connaît une hausse considérable ces dernières années, et la wilaya d'Oran à elle seule a enregistré 1 272 cas en 2003. Les cancers les plus fréquents sont le cancer du sein et du col de l'utérus chez les femmes, et le cancer des poumons, du larynx et de la vessie chez les hommes. Les statistiques montrent que le cancer a augmenté de 50% en 20 ans en Algérie et près de 20 000 personnes décèdent chaque année de cette maladie.