Les soldes d'hiver 2008 ont investi la capitale algéroise depuis le 19 janvier dernier pour s'achever le 29 de ce mois. Une petite virée à travers certains quartiers huppés de la capitale suffit à se rendre compte que l'heure est aux bonnes affaires. En effet, en longeant la rue Didouche Mourad, la rue Larbi Ben M'Hidi, en redescendant vers la rue Hassiba Ben Bouali ou en remontant par les quartiers de Sidi Yahia, de Chéraga et de Dély-Ibrahim, le regard du client est happé par les grandes affiches qui tapissent l'ensemble des vitrines des magasins. On peut y lire des offres alléchantes dont entre autres : « Soldes à 10% jusqu'à 70% » ou « Soldes, 2e démarque ». Les gens se bousculent au portillon des commerces dans l'idée de faire des achats intéressants. Les lundis et les jeudis après-midi, c'est littéralement le rush. Les commerçants, pour leur part, entendent à travers les prix réduits pratiqués, liquider au maximum leur ancien stock de marchandises. Des soldes sont ainsi pratiquées sur tous les rayons. Un large choix de vêtements et de chaussures allant jusqu'à 50 % de remise pour femme, homme et enfant est à l'honneur. Le magasin Complice, spécialisé entre autres dans les découpes plurielles de jeans, propose des articles pour femmes, hommes et enfants à des prix raisonnables. Les soldes sont arrivés cette semaine, jusqu'à 60%. Un des responsables révèle que les ventes vont bon train et que sa clientèle fidéle a été informée des soldes en question grâce à des SMS téléphoniques. La boutique Puma, située rue Didouche Mourad, vend en temps normal des articles 30% moins chers que les pays européens, ajouté à cela des remises qui peuvent aller jusqu'à 80% la dernière semaine des soldes. Pour sa part, la franchise Adidas, qui est présente en Algérie depuis 2003, brade littéralement ses baskets à des prix économiques. Un des responsables estime que la planification des soldes deux fois par an, permet aux familles à budget modeste de bien s'habiller. « Le reste de l'année les prix sont fixes » déclare-t-il. Chez Actua, on se bouscule pour dénicher des fringues fashion à des prix étudiés. Les vitrines des enseignes Dixit et Rabie et Narimane sont garnies d'offres qui vont crescendo. Ces offres semblent à priori appâter plus d'un, mais une fois à l'intérieur des magasins, on se rend compte que les prix sont loin d'être raisonnables. C'est littéralement la flambée. La plupart des clientes, rencontrées à la sortie de ces deux magasins ou encore d'autres boutiques, n'ont pas mâché leur mots pour affirmer que certaines soldes sont irréelles. Mieux encore, certains commerçants n'ont même pas jugé utile de placer des affichettes signalant les anciens et les nouveaux prix des articles. « Peut-on parler de soldes quand on vous propose un tailleur à 15 000 DA et un trois-quart à 8 000 DA », lance une étudiante en 4e année de médecine. La 3e démarque, nous dit-on, c'est un peu la cerise sur le gâteau. Bref, autant de réductions sur lesquelles il est impossible de ne pas craquer. « Mais quand nos magasins favoris jouent les prolongations, c'est autant d'appels pour vider les comptes en banque, peu importe le déficit que celui-ci affiche », estime une acharnée des soldes.Il est à noter, par ailleurs, qu'un décret exécutif n°06-215 du 18 juin 2006, fixant les conditions et les modalités de réalisation des soldes, des ventes promotionnelles et de liquidations des stocks, a été signé par le chef du gouvernement. Le directeur du Commerce d'Alger, M. Lamari, nous a révélé, que tous les produits confondus sont assujettis aux soldes d'hiver (du 19 janvier au 29 février) et d'été (du 21 juillet au 31 août). Les directions du contrôle des prix (DCP) seront mises à rude épreuve pour contrôler les opérations. « Nous serons intraitables sur ce plan-là », affirme-t-il. Avant d'entamer les soldes, le commerçant est tenu de déposer, apurée par le directeur du commerce de la wilaya territorialement compétente, une déclaration comportant la copie du registre du commerce ou le cas échéant la copie de l'extrait du registre de l'artisanat et des métiers, la liste et les quantités des biens devant faire l'objet des ventes en soldes, l'Etat reprenant les réductions de prix à appliquer ainsi que les prix pratiqués auparavant.Gageons que la 3e démarque, prévue pour la semaine prochaine, sera plus rentable pour les lèche-vitrines.