Avis n «La remise n'existe pas en Algérie. Elle concerne uniquement les produits anciens ou de mauvaise qualité ». C'est, du moins, ce que pensent bon nombre de consommateurs interrogés sur la question des soldes, lors d'une petite virée dans les différents boulevards et rues de la capitale. En longeant les rues Didouche Mourad, Larbi Ben M'hidi, Hassiba-Ben Bouali et le quartier de Sidi Yahia (Hydra) et bien d'autres encore, nous avons l'impression de voir le même spectacle. Les soldes d'hiver envahissent Alger et il n'est pas difficile de s'apercevoir que c'est l'heure des bonnes affaires. Les boutiques regorgent de clients venant de tous les horizons, espérant trouver quelques articles à leur goût et à des prix plus abordables que ceux affichés quelques semaines auparavant. Durant le week-end, c'est le vrai rush en cette période de soldes hivernaux. Des hommes, des femmes, des jeunes et moins jeunes se précipitent aux portes des magasins et parcourent les étals et les rayons sans sortir les mains vides. Souad, la trentaine, nous révèle qu'elle ne croit pas à cette histoire de soldes, estimant que cela concerne uniquement les produits de mauvaise qualité. «J'ai payé une paire de boots 6 000 DA début janvier, je suis sûre que ce genre d'article sera revendu, l'année prochaine, plus cher encore.» «Nous sommes souvent arnaqués par ces vendeurs de vêtements», lance Nassima, secrétaire dans une banque. «Un solde à 70%, ce n'est ni possible ni logique», s'étonne le patron d'une boîte de communication audiovisuelle, précisant que «ce n'est pas normal de trouver le solde chez un commerçant qui vient à peine de commencer son activité». Et de poursuivre : «Il s'agit d'une autre astuce, un piège commercial, destiné juste à attirer les clients, sans plus.» Une enseignante universitaire dira, pour sa part : «Je n'ai jamais vu de vente en solde sur des produits de qualité. Les femmes dépensent tout leur budget et se font avoir avec ces soldes, j'espère qu'elles s'en rendront compte un jour.» Quant à Halim, un habitué des grandes marques , il affirme : «Je ne pense même pas que les soldes existent chez nous.» Sa petite amie Sara confirme et ne mâche pas ses mots : «Les remises sont irréelles. D'ailleurs, les soldes ne font pas partie de notre culture. La preuve, je ne me suis jamais mis en tête cette histoire.» D'autres, en revanche, trouvent leur compte dans les soldes. A l'image de R'biha qui n'a pas pu s'acheter un manteau en plein cœur de l'hiver, mais qui,« aujourd'hui, l'a acheté à 2 800 DA, soit la moitié de son prix». Et de nous assurer : «Les grands froids sont pratiquement passés, cela importe peu, je le garderai pour l'année prochaine.»