Après avoir tacitement boudé la commission provisoire de la mouhafadha, tenue pour responsable de la crise latente qui persiste au sein du vieux parti, 70 cadres et élus locaux du FLN sortent de leur mutisme pour dénoncer ouvertement les comportements du premier responsable de l'instance précitée. Ils reprochent à cette dernière, à travers une correspondance écrite adressée à Belkhadem (une copie a été remise à El Watan), la régression dans les voix des votants au profit du parti, collectées lors des dernières élections locales. Les signataires de la pétition expliquent « cette dégringolade » par le choix peu judicieux des candidats qu'ils disent basé sur le népotisme, le régionalisme et des considérations autres que celles préconisées par les instances suprêmes du FLN. Ils dénoncent également « la marginalisation des militants authentiques des assemblées et leur remplacement par des transfuges issus du RND et de partis islamistes ». L'étude et la confection des listes des candidatures ont été faites sous la houlette d'un membre fondateur du parti d'Ouyahia à Souk Ahras. Idem pour des militants et sympathisants d'obédience islamiste érigés, ont-ils affirmé, en noyau décideur par la grâce de certaines accointances. Les contestataires, qui arguent dans la même missive que la commission provisoire agit à contresens des principes fondamentaux du parti et des correspondances et orientations officielles, émanant du bureau politique et du conseil national, souhaitent l'envoi d'une commission d'enquête pour mettre fin à cette situation « qui n'enchante guère le FLN », et qu'ils qualifient de « mascarade qui n'a fait que trop durer ». Dans les coulisses du FLN, certains parlent d'un noyau dur existant à l'intérieur de ce courant rénovateur, décidé, à en juger certaines déclarations qui n'y vont pas avec le dos de la cuillère, pour provoquer la bousculade du mouhafedh provisoire depuis la base. Depuis bientôt sept ans, le plus vieux parti peine à regrouper ses militants autour d'une table à Souk Ahras. « Preuve de bonne santé pour la démocratie au sein d'un parti rassembleur », pour certains partisans de l'usure et du « cause à l'autre », et « signes précurseurs de sénilité » pour les mauvaises langues.