Les 26 communes étaient représentées lors d'un sit-in organisé, jeudi dernier, devant le siège de la mouhafadha du FLN par des cadres du parti qui semblent décidés cette fois-ci à ne point lésiner sur les moyens « pour remettre le parti sur les rails après tant d'années d'instrumentalisation, d'ostracisme et de déviation », a tenu à insister le porte-parole du groupe instigateur de ce mouvement de contestation. La confection des listes des candidats aux prochaines élections est, semble-t-il, la goutte qui a fait déborder le vase. Les organisateurs du regroupement nous ont déclaré à l'unisson : « Le FLN pris en otage depuis 2002 par l'ex-député Bouguettaya est encore une fois réduit dans son fief à une simple machine à prébendes sans égard aucun pour ses idéaux ou ses militants authentiques. L'échec devant un parti minoritaire lors des dernières sénatoriales n'aura pas servi à provoquer l'électrochoc au niveau de l'organe de décision central. » Venus massivement dénoncer le choix des candidats aux deux assemblées, plusieurs dizaines de militants ont ouvertement fustigé le président de la commission des candidatures. Des comportements préjudiciables ont été imputés au rapporteur de la commission, L. Guetaïfia, tenu pour responsable de cette situation au même titre que le premier responsable de la commission. Nous venons d'apprendre que les contestataires ont été ralliés par plusieurs moudjahidine, des représentants de quelques organisations de masse affiliées au parti et des sympathisants. L'un des militants exhibera des photos de deux candidats à l'APC de Souk Ahras, imposés par le président de la commission, en tenue afghane. Un autre dévoilera une série de scandales financiers dans lesquels se trouvent impliqués d'autres candidats, à l'instar de celui de l'OPOW Badji Mokhtar. Après la lecture du communiqué n°2, une cellule de crise a été installée officiellement par les manifestants devant le siège du parti, verrouillé, rappelons-le, depuis une semaine par un groupe de vigiles de l'ex-FIS. Une source digne de foi nous a révélé qu'un deal a été conclu avec la bénédiction d'un membre influent du bureau politique du FLN, entre l'ex-député M.S. Bouguettaya et l'actuel président de la commission des candidatures, en l'occurrence Mohamed Messaâdia, pour un repositionnement du groupe recommandé par le premier. ... Et celle de Bordj Bou Arréridj assiégée Le siège de la mouhafadha de Bordj Bou Arréridj a vécu ce jeudi une vague de contestation. Des dizaines de militants du vieux parti ont observé un sit-in pour dénoncer ce qu'ils qualifient de deux poids, deux mesures dans la confection des listes. Dans un premier temps, ils ont demandé à voir la commission des candidatures avant de dresser un sévère réquisitoire contre ses membres. Dans une déclaration rendue publique et dont une copie est en notre possession, les signataires demandent le départ de l'actuel mouhafedh et du secrétaire national, en l'occurrence Abdelaziz Belkhadem. Le communiqué dénonce également les pratiques machiavéliques et le travail de coulisses qui a conduit les mêmes figures à la tête des kasmas. Les contestataires, à travers une banderole, s'accordent à dire que derrière chaque candidat retenu aux élections locales se dresse un gourou. Joint par téléphone, le député et mouhafedh M. Boualem estime que ce mouvement concocté par des intrus étrangers au parti n'a de dessein que de nuire à la bonne réputation du FLN tout en reconnaissant l'embarras du choix quand il s'agit de 1028 candidats, d'après ses dires. La bataille s'annonce d'ores et déjà rude puisque les contestataires menacent de recourir à d'autres moyens pour se faire entendre. A. Djafri, Abdelkader Djerbah