Le projet de la création d'une usine dans la zone industrielle de Bellara, dans la commune d'El Milia, nécessitera un investissement de 90 millions de dollars. Jijel : De notre correspondant Des investissements publics massifs, lancés à la faveur de la hausse inespérée du prix du baril de pétrole sur les marchés internationaux, découle logiquement une croissance aussi forte de la demande en produits sidérurgiques, notamment les ronds à béton nécessaires dans le bâtiment, les travaux publics et les infrastructures hydrauliques. D'ici quelques années et avec un rythme aussi soutenu, la consommation domestique annuelle de ronds à béton devrait être portée vers les trois millions de tonnes, ce qui nécessitera immanquablement une hausse des importations qui devraient concernées les deux tiers des besoins nationaux. Ce sont ces besoins croissants qui attirent des investisseurs comme le leader mondial de la sidérurgie Arcelor Mittal, le leader égyptien dans le même domaine El Ezz Steel et le spécialiste européen des métaux spéciaux, AFV Beltrame. Arcelor Mittal, qui s'est placé en l'espace de quelques années comme principal acteur national à travers l'usine de Annaba et les mines de fer d'El Ouenza et Boukhadra, domine la production d'acier à l'échelle mondiale avec 120 millions de tonnes réalisés en 2006 et une présence dans 60 pays. L'usine projetée dans la zone industrielle de Bellara, dans la commune d'El Milia, nécessitera un investissement de 90 millions de dollars. La capacité sera de 600 000 t par an de rond à béton avec la génération de 200 emplois directs et 400 autres indirects. La gamme des produits finis qui sortiront de l'usine ira des diamètres 10 à 32 mm. Une surface de 30 ha est nécessaire pour implanter cette première usine. Pour ce qui est de la matière première, les demi-produits qui seront des billettes proviendront de l'aciérie de Annaba et seront acheminées par mer et chemins de fer. A cet effet, l'usine d'El Hadjar devra engager des investissements de l'ordre de 13 millions de dollars pour répondre à ces besoins supplémentaires. Outre le projet de laminoir à rond à béton, il est prévu, dans une deuxième phase, l'implantation d'une usine de pelletisation, d'unités de réduction directe ainsi qu'une aciérie électrique. Si les projets inscrits dans cette deuxième phase arrivent à voir le jour, le port de Djendjen en tirera le plus grand bénéfice et évacuera définitivement la sous-exploitation de cette grande infrastructure. Le port, qui peine aujourd'hui à atteindre les 2 millions de tonnes de marchandises traitées annuellement, aura à recevoir pas moins de 12 millions de tonnes par an de minerais et de pellets et par lequel ils transiteraient dans un sens et d'autres à bord de grands navires dits type Panamax d'une capacité pouvant atteindre 80 000 t. La ligne de chemin de fer reliant Jijel à Ramdane Djamel dans la wilaya de Jijel devrait elle aussi connaître un essor à même de rentabiliser les efforts financiers engloutis dans cette infrastructure. Ces projections demandent par ailleurs la réservation près du port de Djendjen d'une superficie d'une vingtaine d'hectares.