Le marché de l'aluminium semble attirer les investisseurs étrangers, étant donné qu'une délégation du leader mondial de l'aluminium, Rio Tinto Alcan, s'est rendue dimanche à Jijel, pour une "visite de prospection des sites susceptibles d'accueillir un projet à caractère industriel", a-t-on appris des services de la wilaya. Les cinq membres de cette délégation ont visité, en compagnie des responsables de l'entreprise portuaire de Jijel (EPJ) et de représentants du groupe Cevital, le port de Djendjen s'intéressant, notamment, à ses capacités et à ses infrastructures. Cette visite concerne un projet en relation avec les activités du groupe Cevital qui entretient un partenariat avec Rio Tinto Alcan, ont indiqué des responsables de Cevital, précisant que le projet s'inscrit dans le cadre du "développement d'une coopération avec un certain nombre de partenaires étrangers en vue de les associer à des projets par la formule du partenariat". La visite de prospection a permis à la délégation de "collecter le maximum d'informations sur le port", a souligné le directeur de l'EPJ, M. Athmane Mohamed, précisant que les promoteurs du projet ont, à ce titre, demandé un minimum de 170 hectares dans la zone extraportuaire. Les autorités locales leur ont également suggéré la zone industrielle de Bellara (El Milia, sud-est de Jijel) qui dispose d'une assiette foncière de 532 hectares, susceptible de recevoir ce genre de projet industriel, a ajouté le même responsable. A rappeler que le patron du groupe Cevital, M. Isaâd Rebrab, s'était rendu à Jijel, fin octobre dernier, pour une visite du port de Djendjen où son entreprise envisage également la réalisation d'un terminal pétrolier. Par ailleurs, trois grands sidérurgistes spécialisés dans la production de rond à béton seraient intéressés par la zone franche de Bellara, commune d'El Milia, dans la wilaya de Jijel, qui est en phase de devenir un pôle national de la sidérurgie. Il s'agit de l'égyptien El Ezz Steel, ArcelorMittal et de l'italien AFV Beltrame. Le géant industriel égyptien, El Ezz steel, qui a manifesté sa volonté d'investir dans la zone industrielle de Bellara, a signé, rappelons-le, un protocole d'accord en octobre 2007 avec les pouvoirs publics. Si les dernières études en cours confirment cette implantation, la production doit démarrer en 2010. L'investissement qui devrait créer 1 700 emplois directs, est prévu en deux tranches. D'un montant de 750 millions de dollars, la première phase devrait aboutir à une capacité de production de 1,5 million de tonnes. Des travaux d'extension pour une production portée à 3 millions de tonnes par an sont déjà programmés pour un investissement de 500 millions de dollars. Avec une production de 5,3 millions de tonnes de produits en 2006, El Ezz Steel est l'un des premiers producteurs d'acier dans le Maghreb et le Moyen-Orient. En attendant, un bureau d'études algérien a été engagé pour entamer, dans les prochains jours, les études géotechniques sur la zone industrielle de Bellara. Parallèlement à cela, ArcelorMittal, leader mondial de la sidérurgie, a présenté dernièrement un dossier technique où il envisage d'investir 90 millions de dollars dans la région, en construisant une usine de production de rond à béton de 600 000 tonnes/an, pour approvisionner le marché national. Un projet, générateur de 200 emplois directs et 400 autres indirects. ArcelorMittal, dont la conception du projet est fin prête, et qui n'attend que l'accord des autorités du pays pour se lancer dans la phase de la réalisation, entend mettre en place une politique pour la protection de l'environnement. Quant au leader européen de la sidérurgie AFV Beltrame, qui a fait part dernièrement de son intention de s'implanter à El Milia, et qui fait partie des principaux producteurs de profilés spéciaux destinés aux chantiers navals et aux engins de terrassement compte, pour sa part, réaliser une unité de production de minerai de fer par réduction directe, d'une capacité de 1,6 million de tonnes/an, dans une première phase, pour la porter à 3,5 ou 4 millions dans la phase suivante. Ces projets constituent un investissement de 500 millions d'euros et généreront quelque 200 emplois. Il faut également savoir que l'Algérie prévoit de construire une usine d'aluminium dans l'ouest du pays, la plus grande d'Afrique du nord, qui aura une capacité de production de 700 000 tonnes par an. Ce projet, qui représente le plus gros projet d'investissement direct étranger (IDE) en Algérie, est pris en charge par un consortium constitué de la Compagnie de Développement Moubadala (Moubadala development Company) et de Dubaï Aluminium (Dubal) qui seront actionnaires majoritaire avec 70% du capital. Un consortium algérien composé de Sonatrach et Sonelgaz, deux acteurs publics majeurs dans l'économie de l'Algérie, détiendront les 30% restants. Le projet sera donc développé sur une superficie de 400 hectares près de Beni Saf, dans la région d'Aïn Témouchent et le projet devrait être accompli dans environ quatre ans et entrer en production d'ici 2011.