Le tribunal criminel a condamné, hier, Ayoub Chaâredhib à perpétuité pour le meurtre de Hocine Leghmara en date du 7 juillet 2007. En dehors de son caractère criminel, l'affaire demeure quand même d'une particularité saisissante, car le vrai mobile du crime n'a pas été élucidé durant près de trois heures d'audience. Toutefois la relation entre la victime et le meurtrier, qui dure déjà depuis cinq mois, où le premier, âgé de 55 ans, abusait sexuellement du second, qui n'avait que 19 ans, et avec son consentement, demeure troublante. Selon les éléments de l'enquête, menée par les services de la gendarmerie et celle diligentée par le juge d'instruction, les faits remontent à la nuit du 7 juillet 2007, où le corps de Hocine Leghmara a été découvert sur le bord de la RN3, menant vers Aïn Smara. La victime a reçu un coup mortel en plein cœur avec un objet contondant. Le meurtrier, qui s'était emparé de la voiture du défunt, avait commis l'erreur fatale en avouant son forfait devant des personnes qu'il fréquentait à la cité des frères Abbès. Informés de la présence du véhicule, qui allait être vendu à une tierce personne, les services de police mèneront leurs investigations, et finiront par mettre la main sur le jeune Ayoub, qui ne tardera, d'ailleurs pas à passer aux aveux. C'est dans la nuit du 7 juillet 2007 que les deux « compagnons » se retrouvent pour la dernière fois sur la route des Arcades romaines, près de la cité Kouhil Lakhdar. Après être passés au dépôt de la zone Palma pour l'achat de boisson alcoolisée, ils prendront la route vers Aïn Smara. Lors d'une halte dans un terrain vague, le jeune Ayoub décidera de passer à l'acte en portant un coup mortel à celui qui a toujours abusé de lui. Hier, l'accusé a fait des déclarations contradictoires devant le tribunal criminel, malgré les tentatives du juge de lui soutirer des informations susceptibles de faire la lumière sur cette affaire. Les témoignages des personnes appelées à la barre ont été par contre déterminants, avec des détails qui ont été exploités par le procureur général lors de son réquisitoire, à l'issue duquel il insistera sur la préméditation et demandera le rejet des circonstances atténuantes avant de solliciter l'application des articles 254, 255, 256 et 261 du code pénal, soit la perpétuité pour meurtre avec préméditation. Le jeune Ayoub dispose de huit jours pour interjeter appel par devers la cour suprême.