La maison de la culture de Saïda a abrité, ce jeudi, la nouvelle production de la coopérative théâtrale « Le Point du Jour » d'Oran, intitulée « Le coq du colonel », pièce fortement appréciée et applaudie par l'assistance fort nombreuse. Pour une générale, le pari était tenu. S'inspirant du roman « Pas de lettre pour le colonel », de Gabriel Garcia Marquez, le travail d'adaptation effectué par Mostefai Mohamed, dans un premier temps, fut complété par la mise en scène signée lakhdar Mansouri, la scenographie de Sehoul Cheikh et la musique de Bentetouche Bouzid. L'histoire d'un colonel en retraite qui attend depuis près d'une dizaine d'années sa pension et qui voit sa vie basculer dans le dénuement le plus total, vivant avec son frère handicapé avec une destinée commune basée sur l'hypothétique chance de la victoire de leur coq de combat pour régler leurs dettes. L'opportuniste et affairiste Si Mrizek se proposa à l'achat du volatile pour en tirer profit, mais fut sidéré devant l'entêtement et la ténacité du colonel qui refusa de vendre, bien que dans la privation et le besoin. Pour le colonel, ce qui n'a pas de prix, et donc pas d'équivalent, c'est ce qui possède une dignité. Le coq connu comme emblème de fierté et universellement perçu comme symbole solaire annonçant le lever du soleil, a agrémenté le spectacle sur scène en picorant des grains de blé ou en lançant un cocorico enroué et imprévisible dans la salle. Les trois comédiens dont Djamel Ghaouti et Mostefai Mohamed ont su faire ressortir, en s'appuyant sur la valeur intrinsèque de l'homme, qu'il ne faut jamais troquer sa dignité ou brader son honneur pour quelques avantages de plus, car la dignité ne s'achète pas.