Une série de rencontres avec le monde du commerce et de l'artisanat organisée par l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA) se tiendra un peu partout à travers la wilaya. Les premières de cette série qui se poursuivra jusqu'au 4 décembre ont eu lieu jeudi dernier au centre culturel Mouloud Mammeri de Bouira et au centre culturel de Haïzer. Le but de ces rencontres est de permettre la restructuration des 45 bureaux communaux qui connaissent le gel de leurs activités depuis une quinzaine d'années pour cause d'insécurité. Ce nouveau dynamisme au sein de l'UGCAA s'inspire, selon un membre du bureau national de l'union, des travaux et directives du 3e congrès tenu les 22 et 23 septembre dernier à Tipaza et de la convocation du conseil national de l'union le 7 octobre dernier dans la même ville. Le rôle principal de l'UGCAA étant la défense des intérêts des commerçants et des artisans, le représentant national de cette organisation a énuméré les épineux dossiers, tels que les impôts, établis souvent sur une base forfaitaire, l'augmentation du prix du pain, le dégrèvement pour les commerçants qui prennent en stage d'apprentissage des jeunes, etc. Selon le représentant, l'imposition s'effectue souvent dans des conditions qui mettent le commerçant entre l'alternative de s'exécuter dès la réception de la feuille d'impôts ou de fermer. « Je continue à être imposé de la même façon qu'il y a trois ans sur la base d'un chiffre d'affaires estimé à 300 millions, alors que celui-ci a chuté à 50 millions à la suite du marasme qui paralyse notre économie », se plaint Boualem, un commerçant obligé de fermer. Conséquence de cette fermeture : licenciement de 7 employés et renvoi de 5 stagiaires. Même le dégrèvement de plus de 4% consenti dans le cadre de la convention qui le lie aux centres d'apprentissage lui a été refusé, selon lui. Depuis 8 ans, selon le représentant national de l'UGCAA, le prix du pain n'a pas augmenté d'un centime. Cette situation est devenue si critique pour les commerçants que l'UGCAA s'est saisie de ce dossier il y a trois ans pour le porter à la connaissance du chargé de la réglementation du ministère du Commerce, sans qu'aucune suite soit donnée. Ce même représentant dira également qu'il y a un autre dossier tout aussi important et qui accule à la faillite plus sûrement encore que l'impôt abusif et le prix stationnaire du pain : le marché informel. Favorisé au niveau des APC qui pratiquent assez souvent cette politique du social, qui consiste à fermer les yeux sur un tel commerce, le marché informel a envahi le moindre espace au détriment de la vie économique du pays. C'est pourquoi le ministre du Commerce a été saisi de ce dossier qui l'aurait transmis à son tour au chef du gouvernement. Cette première réunion du genre a rassemblé à peine une douzaine de commerçants et d'artisans. L'opération portant restructuration des bureaux communaux de l'UGCAA sera longue et délicate étant donné le peu d'engouement qu'elle suscite dans le milieu des affaires.