Après un démarrage plutôt lent, la frénésie du téléphone portable a gagné l'Algérie, qui compte actuellement quelque 3,5 millions d'utilisateurs. Avec trois opérateurs en concurrence sur le marché, l'historique public Mobilis et les deux privés Djezzy et Nedjma, le marché algérien est en pleine croissance avec un potentiel de dix millions d'utilisateurs d'ici à 2008. Ils se livrent une guerre commerciale sans merci. Chacun y va de son argument qu'on retrouve dans les différentes publicités. Djezzy a misé sur l'importance de son réseau qui s'étale sur 48 wilayas. Il a bâti toute sa stratégie de communication sur cet élément, mettant en avant l'inutilité d'avoir un mobile alors qu'on est injoignable. Mobilis, qui a entamé une véritable course contre la montre pour tenir sa promesse d'atteindre son objectif d'un million d'abonnés avant la fin de l'année, multiplie les opérations de charme pour redorer le blason d'un opérateur historique dépassé par les événements. D'après son dernier communiqué, il a atteint 80 000 abonnés, mais il a été vite confronté à une autre réalité : la saturation du réseau. Sa capacité réelle ne peut répondre efficacement à toutes les demandes. Le nombre de BTS (station de base, point d'entrée au réseau pour les abonnés du téléphone mobile) est insuffisant. Des pannes importantes ont privé leur clientèle du service téléphonique pour des durées variant de quelques heures à presque une demi-journée. Cependant, force est de reconnaître que l'opérateur national a remonté la pente depuis la venue de Hachemi Belhamdi à la tête de l'entreprise. Son expérience au ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication a pesé dans la balance. Le troisième opérateur Nedjma a jeté toutes ses forces dans la bataille en optant pour le multimédia. Dès son lancement technique, il a annoncé la couleur en vulgarisant des technologies telles que le GPRS (General Packet Radio Service) qui constitue une évolution importante du GSM. Le GPRS est en fait une amélioration du réseau existant : la voix continue de circuler sur le réseau tandis que les données circulent via le GPRS. C'est un service de transmission de donnée sans fil basé sur la transmission par paquets. Il se définit comme « le seul opérateur multimédia de téléphonie mobile en Algérie ». Dès son installation, le marché connaît des changements qui se sont accélérés : baisse du prix de la minute, des tarifs vers l'international, l'introduction de la facturation à la seconde. Nedjma offre des services jusque-là inconnus dans notre pays tels que les messages photos (MMS), Nedjma net (Wap) et le GPRS. Depuis son lancement le 25 août dernier, Nedjma compte jusqu'à ce jour plus de 120 000 abonnés, chiffre que l'opérateur a divulgué dans un communiqué de presse après l'avoir tenu longtemps secret. Le réseau est déployé sur 5 wilayas (Alger, Oran, Constantine, Boumerdès et Tipaza). Des travaux d'extension et d'amélioration de la couverture sont en cours dans les wilayas déjà couvertes, mais aussi à Blida. Nedjma compte toujours réaliser le plan de couverture, qui était prévu sur 4 ans, avant la fin 2005. Le nombre de sites installés d'ici à la fin de l'année atteindra les 400. Nedjma a lancé des promotion pendant le mois de Ramadhan qui a permis aux abonnés de bénéficier gratuitement de 18 000 000 de minutes. L'opérateur a décidé de prolonger la deuxième promotion jusqu'au 31 décembre : pour une puce achetée, une puce prépayée Nedjma offerte. Les responsables de Nedjma affirment que l'offre prépayée est la meilleure sur le marché pour trois raisons majeures : il est proposé 1000 DA de crédit initial contenu dans la puce prépayée, 4 mois de validité du crédit initial, une gamme de 4 cartes de recharges utilisables pendant plus de 3 mois (100 jours). 100 messages photos gratuits ont été offerts à tout nouvel abonné avant le 31 décembre 2004. En fait, les spécialistes de la téléphonie mobile ont relevé que Nedjma s'inspire de l'opérateur français Bouygues Télécom et de son esprit de challenger. Les deux ont en commun le désir de faire accéder leur clientèle au « nouveau monde ». La publicité met en scène des séquences qui symbolisent l'univers personnel que chaque utilisateur peut, à travers des images, des sons et des vidéos, emmener avec lui en toutes circonstances et en tous lieux.
