Organisé par l'université du 8 Mai 45 de Guelma, le colloque sur « La Révolution algérienne à travers les médias et au regard du droit international » s'est ouvert hier avec la communication de Abdelhamid Mehri intitulée « Quelques positions de la Révolution algérienne dans la presse et au regard du droit international ». Outre le fait de mettre les fondements de l'Algérie indépendante, les médias et le droit international lors de la lutte armée avaient un lien commun et un objectif : la « construction » de la crédibilité de la Révolution et sa légitimité aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. En matière de médias, les bases ont été mises sur pied lors du Congrès de La Soummam en ce sens que l'information et la Révolution doivent être véridiques et objectives, devant éviter l'exagération, ce qui est néfaste pour la Révolution et les autres mouvements de libération de par le monde. Face à des moyens ultraperformants de l'époque, la Révolution a réussi avec ses modestes médias qui véhiculaient des informations sincères et logiques. Lors de la lutte armée, certaines institutions ont vu le jour pour l'Algérie indépendante, il y avait eu la formation de journalistes de radio et l'APS. Mais la Révolution s'est distinguée par un autre travail, celui de l'information secrète ou interne, expliquant les positions de la Révolution dans les bases intérieures, celle par exemple concernant les Accords d'Evian, même avant d'entamer ces accords. Il y avait aussi l'information inhérente au travail diplomatique, cela concernant les pays frères et amis. Tout ce travail médiatique a pu doter la Révolution d'une crédibilité à toute épreuve et l'a parée de toute désinformation ou souillure. A propos du droit international, il faut savoir d'abord que les « porteurs » de la Révolution étaient qualifiés de hors-la-loi. La Révolution avait pour but de démolir le système colonisateur, tout en essayant de fonder l'arsenal juridique pour sa bonne marche. Il y avait une problématique dans le droit international, la Révolution n'était pas reconnue et la Convention de Genève devait reconnaître certains devoirs. Abdelhamid Mehri parle de ce qui se dit aujourd'hui, et le fustige, comme quoi la France pratiquait la torture et le FLN des dépassements comme pour départager ces choses. Néanmoins, selon lui, des camps de concentration ou des prisons ont été ouverts par la Révolution à un moment donné aux frontières des deux pays voisins pour des gens suspects. Et dès qu'il y a eu, probablement, des dépassements, ils ont été fermés. Des dépassements ont eu lieu principalement entre 1954 et 1956, la direction de la Révolution étant absente ou « handicapée », et aussi durant la crise de 1962. Abdelhamid Mehri dira aussi que la Révolution respectait le droit international si bien que, sans aucun risque, « de Gaulle était tout près des canons de fusils et des bombes des moudjahidine lorsqu'il était venu à Collo ». Il en était de même lorsqu'il était à Constantine. « Il paraît qu'il aurait été au courant de la chose, qu'on la lui aurait racontée plus tard », ajoutera-t-il. Salah Ferkous de l'université de Guelma parlera de « L'opinion publique française et (de) la Révolution algérienne ». Au début de la Révolution, les médias et l'opinion publique français ne parlaient que de l'Algérie française. Soudain, selon lui, tout a changé. L'opinion publique a commencé à changer lorsque la guerre de Libération a touché la France, au cœur même du colonisateur, précisément le 24 août 1955, lorsqu'il y a eu le rappel de 70 000 personnes pour la guerre d'Algérie. En 1957, un sondage faisait état de 53% de Français s'exprimant pour les négociations avec le FLN.