Près de 40 000 adjoints de l'éducation ont manifesté hier leur mécontentement et leur colère contre la « grave injustice commise à leur égard ». Ces travailleurs disent ainsi rejeter la nouvelle grille des salaires et le statut particulier des corps des adjoints de l'éducation. C'est ainsi qu'ils réclament le droit à la promotion tout en protestant contre la cherté de la vie. Hier, ils étaient nombreux à répondre à l'appel de la coordination nationale de l'éducation les invitant à organiser des sit-in et des rassemblements à travers le territoire national. A Alger, un sit-in a été observé devant le siège du ministère de l'Education nationale. D'autres rassemblements ont eu lieu au niveau des directions de l'éducation du pays. A titre de rappel, cette coordination est affiliée au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE). Pour mettre devant leurs responsabilités les pouvoirs publics, les représentants de la coordination ont demandé une audience au premier responsable du secteur. Une délégation composée de trois membres du bureau n'a finalement été reçue que par le directeur du personnel du ministère de tutelle. Les concernés lui ont remis trois lettres de doléances, l'une est adressée à M. Benbouzid, la deuxième au chef du gouvernement et la dernière au président de la République. La délégation a tenu à énumérer tous les problèmes auxquels sont confrontés les adjoints de l'éducation dans l'exercice de leurs fonctions. « Le directeur de l'éducation a écouté nos revendications qu'il approuve parfaitement. Toutefois, il s'est dit impuissant. Il nous a clairement signifié que le problème ne se situe pas au niveau de la tutelle mais se pose au niveau de la Fonction publique qui risque de ne pas prendre en charge les points posés par la coordination », a souligné M. Zaït, secrétaire général de la section d'Alger. Banderoles à la main, les protestataires ont voulu à travers cette action de contestation interpeller la tutelle et les pouvoirs publics quant à leur situation inquiétante. Ces pions du secteur de l'éducation, qui ont eu de tout temps un triple rôle, éducatif, administratif et pédagogique, n'ont pas bénéficié depuis des lustres ni d'une formation ni d'une augmentation conséquente. « Nous avons des adjoints de l'éducation qui ont trente ans d'expérience et qui touchent toujours 17 000 DA. Ils gèrent chaque jour la colère des élèves et l'agressivité de certains parents. Un adjoint de l'éducation mérite à notre sens un peu plus de considération », a soutenu M. Fertaki, coordonnateur national de la coordination. Ces adjoints revendiquent la révision de leur statut particulier, notamment en ce qui concerne la catégorie qui leur a été attribuée dans la nouvelle classification. Ces derniers se sont vu attribuer la septième et la huitième catégories alors qu'ils réclament d'être classés au moins dans la dixième catégorie. Ils réclament aussi le droit à la promotion au poste de conseiller pédagogique en tenant compte de l'ancienneté dans le service et demandent la suppression de la condition d'accès au poste d'adjoint de l'éducation principal qui consiste en un diplôme d'études universitaires. « Il est insensé d'exiger un DEA à un adjoint de l'éducation, d'autant que les critères d'accès à ce poste se limitent à avoir le niveau de terminale. Il faut donc revoir les conditions d'accès au poste d'adjoint », a soutenu M. Zaït en regrettant le fait qu'aujourd'hui un adjoint ayant atteint l'âge de la retraite ne puisse pas être promu au poste d'adjoint d'éducation principal pour la simple raison qu'il n'a pas de DEA ! Les surveillants des établissements scolaires demandent également la réduction des heures de service de 30 à 27 heures par semaine mais aussi la possibilité aux membres de ce corps de participer à des formations d'élévation de niveau et, enfin, la révision des conditions de la sortie à la retraite, surtout en ce qui concerne la durée de service obligatoire avant d'avoir droit à celle-ci. Par ailleurs, les coordinations représentant les gestionnaires, les conseillers d'orientation et les directeurs d'établissement ont décidé de mener une action similaire mercredi prochain. De leur côté, les paramédicaux ont décidé d'organiser une journée de protestation durant la semaine prochaine. La coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique n'écarte pas le recours aussi à un débrayage juste après les vacances scolaires. A signaler à ce propos que les douze syndicats la composant se sont réunis hier pour faire justement le point .