Le leader du RCD, Saïd Sadi, en tournée en Amérique du Nord, a appelé mardi l'Amérique du Nord, notamment les Etats-Unis, à se concentrer un peu plus sur l'Afrique du Nord. Dans un discours prononcé devant le comité national américain de politique étrangère, à New York, autour du thème « L'arc des crises et les USA », Dr Sadi a mis en garde quant aux conséquences d'une « bienveillance, ou pire, la complicité », des Etats-Unis avec les régimes despotiques qui « ne protègent jamais contre l'intégrisme ». Bien qu'il ait noté que pour des raisons « historiques et géopolitiques » la perception de l'Amérique du Nord des zones critiques a été largement dominée par l'attention accordée au Proche et Moyen-Orient, Saïd Sadi a néanmoins présumé que la région du Maghreb « est appelée à connaître des évolutions majeures qui peuvent en faire un exemple pour le meilleur comme pour le pire ». Le leader du RCD fera remarquer au panel de personnalités composé du Dr Soner Cagaptay, directeur de l'Institut de recherche sur la Turquie à Washington, de M. Nibras Kazimi, du Hudson Institute, du Dr Walid Phares, de la Fondation pour la défense des démocraties, que la société civile algérienne se bat dans des conditions « extrêmement difficiles ». Dr Sadi n'a pas manqué de relever le mérite des journalistes qui essayent d'informer librement malgré la répression « qui vient encore d'atteindre un directeur de journal et un chroniqueur (ceux d'El Watan, ndlr) » et une opposition démocratique « qui assume son combat et ouvre des perspectives au pays ». Pour le président du RCD, ce potentiel « mérite suivi, attention et soutien ». Pour ce faire, il ne voit pas d'autres solutions que celle de permettre aux Algériens d'« élire librement leurs dirigeants pour disposer enfin d'un pouvoir crédible et légitime ». Transition faite, il exige la surveillance « massive et qualifiée » des prochains scrutins par la communauté internationale. Par ce que, selon lui, « si l'Algérie échappe aux scores brejnéviens en 2009, l'Afrique du Nord peut réaliser son union, qui fut le rêve des premiers nationalistes des trois pays ». Et cette région peut être la première matrice qui ouvre de nouveaux espoirs à un monde musulman gagné par la régression et le renoncement. Soulignant que l'Algérie « est à l'arrière-garde de toutes les évolutions », Saïd Sadi estime qu'elle est aussi l'une des « gérontocraties les plus anciennes au monde qui paralyse la Nation ». Le chef du RCD fera observer à son auditoire que l'actuel chef de l'Etat (Bouteflika, Ndlr) était déjà membre du gouvernement en 1962, alors même que le peuple algérien est l'un des plus jeunes du monde… Et de se demander s'il faut s'étonner du fait qu'« Al Qaïda a choisi notre pays pour investir la région Afrique du Nord et Sahel ? ». Saïd Sadi résume aussi simplement l'équation algérienne : « Les fraudes électorales mènent à une corruption généralisée qui induit une misère sociale dont la finalité est le terrorisme ou la fuite des cadres et l'exil suicidaire de la jeunesse. »