L'Opep a pris la décision de maintenir son plafond de production pour soutenir l'économie mondiale, a déclaré hier Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines et président de l'organisation. Théoriquement, on aurait dû décider de réduire la production vu l'état des stocks et la baisse de la demande durant le deuxième trimestre, mais on a préféré maintenir le plafond de production pour soutenir l'économie mondiale, a expliqué le ministre qui s'exprimait à la fin d'une cérémonie organisée pour les femmes travailleuses du secteur à l'occasion du 8 mars. A propos de la demande faite par l'administration américaine à l'Opep d'augmenter sa production et de la visite de responsables américains dans les pays pétroliers du Golfe, le président de l'Opep a indiqué : « Pour la visite en elle-même, je n'ai pas de commentaire, ils sont libres de visiter qui ils veulent et d'avoir des entretiens avec qui ils veulent. » Concernant la position de l'Opep, le ministre a expliqué qu'« en ce qui concerne la décision de l'Opep, cette dernière a été prise en tenant compte des conditions du marché, ces marchés étaient bien approvisionnés et les stocks de brut étaient plus que suffisants par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les stocks étaient encore plus élevés et le problème n'était pas vraiment lié au manque de production ou bien au manque de pétrole sur le marché. Il était beaucoup plus lié à la crise économique aux Etats-Unis qui a fait que le dollar a perdu beaucoup de sa valeur. Ce qui a donné l'opportunité à beaucoup de spéculateurs et à beaucoup d'investisseurs d'investir dans le secteur pétrolier, dans le secteur qui prend beaucoup plus d'ampleur, qui est par exemple le secteur de l'or. Le prix de l'or a beaucoup augmenté. Tout cela parce qu'il n'y a plus beaucoup d'opportunités d'investissement en Bourse. La Bourse a beaucoup perdu de sa valeur. Les investisseurs savent que le secteur où il y a de bonnes perspectives, c'est le pétrole. Ils savent que le prix du pétrole va grimper. » « Donc, c'est eux qui le poussent à monter en quelque sorte. C'est un cercle vicieux du fait que les spéculateurs en investissant dans le secteur pétrolier créent un afflux qui fait que les prix pétroliers augmentent. Ils n'augmentent pas à cause du manque de pétrole. Ils augmentent à cause de l'impact de la spéculation. C'est le même problème avec l'or », a ajouté le ministre. L'Opep a pris la décision de soutenir l'économie mondiale. Théoriquement, elle aurait dû réduire vu l'état des stocks et la baisse de 1,4 million de barils par jour au deuxième trimestre, selon le président de l'organisation. A propos des critiques de l'Agence internationale de l'énergie, qui a considéré que la décision de l'Opep contribuait à l'envolée des prix, le président de l'Opep a indiqué : « Comment ils expliquent cela ? Comment avons-nous contribué ? Ils disent que nous avons contribué à l'envolée des prix et en même temps, ils disent que la demande globale pétrolière va baisser à cause de la crise économique et surtout que la demande va baisser de 1,4 million de barils par jour lors du deuxième trimestre. » « Comment peut-on expliquer que ceci n'est pas arrivé durant les 5 dernières années. Car durant les 5 dernières années, il y a eu des envolées de prix puisque le pétrole était à 20 dollars à peu près en 2000 et en 2005, il était à 50,60 dollars. Or durant toute cette période, il n'y a pas eu d'impact sur la croissance économique mondiale. La croissance économique mondiale continuait à augmenter d'une manière constante. Il n'y a pas eu d'impact sur l'inflation. Le problème de l'inflation ne se pose que maintenant. Il se pose parce que la valeur du dollar a baissé », a conclu le ministre.