A Constantine, c'est le triomphe d'un corps qui s'est dit malade à mener et à assumer le dur métier de prodiguer de vrais soins dans des conditions aussi lamentables et des plus critiques. Ce triomphe a été plus qu'éclatant encore, notamment au vu des chiffres et des taux de participation engrangés trois jours de débrayage durant, il a bien frôlé les 100% dans plusieurs centres hospitaliers de la capitale de l'Est. Malgré l'interdiction prononcée par la justice, ils ont mené avec fermeté leur action de protestation. En dépit des menaces et des intimidations nombreuses qu'ils ont subies durant ces trois jours de grève, ils ont tenu solidement et jusqu'au bout, maintenant une forte pression, rien que pour signifier leur force à la face de ceux censés leur tendre l'oreille et prêter toute l'attention requise à leurs revendications. Après ce débrayage, les paramédicaux attendent de la tutelle une prise en charge réelle et effective de leurs revendications qui, nous dira Mme Mériem Khelifi, coordinatrice du Sap à l'Est, « sont des plus sérieuses, car nous ne faisons pas la grève aux malades, mais bien au contraire, nous y sommes contraints pour une meilleure prise en charge de ces mêmes malades ». A Skikda, la grève a été qualifiée de réussite. Selon le représentant du SAP de la wilaya, « le dernier jour a connu une plus forte adhésion du fait que nous avons sensibilisé le personnel afin de persévérer dans ce mouvement, et ce, malgré les intimidations de l'administration et la mise en garde du ministre de la Santé », ainsi, et après avoir observé un sit-in au sein de l'hôpital, le taux de participation s'est élevé à plus de 90%. « Les sages-femmes affiliées au syndicat de l'UGTA se sont même ralliées au mouvement de débrayage », selon M. Belkamel. A Tamalous, le secteur a été totalement paralysé, selon le représentant du SAP. A Mila, les paramédicaux de l'ensemble des établissements publics hospitaliers ont répondu « massivement » pour la troisième journée de l'appel à la grève du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), a indiqué Rachid Siari, coordinateur de wilaya de ce syndicat. Se félicitant de l'impressionnant élan d'adhésion des syndicalistes du SAP au mouvement de contestation, ce dernier a indiqué que le débrayage a été suivi dans une proportion qui égale sinon dépasse les 90%, en dépit des pressions et des intimidations exercées à l'encontre de quelques représentants syndicaux. A en croire les propos de R. Siari, « des marques de sympathie et de solidarité venant des adhérents du Snapap et de l'UGTA auraient été exprimées aux grévistes du SAP ». Et de poursuivre : « Au cas où nos revendications ne sont pas satisfaites, nous avons d'ores et déjà envisagé de décréter une grève ouverte avec le soutien de la Coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique, tout comme nous avons prévu une journée sans médecine à laquelle prendront part les médecins généralistes, les spécialistes et les paramédicaux. » A Oum El Bouaghi, les paramédicaux du SAP ont reconduit pour la troisième journée leur grève dans les différents centres hospitaliers et sanitaires de la wilaya. Le taux de participation a dépassé le seuil des 95% pour toute la wilaya. Les établissements publics de santé des villes de Aïn El Beïda et de Aïn M'lila ont confirmé être des fiefs assurés du SAP, mais ont aussi prouvé la bonne santé de l'action syndicale, une action qui, globalement, a conforté les paramédicaux quant à la justesse de leurs revendications. A El Oued, en dépit des menaces et des intimidations de la tutelle, les paramédicaux de la wilaya d'El Oued ont poursuivi hier leur mouvement de protestation lancé par le SAP. La grève a connu un grand succès pendant les trois jours, eu égard à l'union inédite des paramédicaux, nous ont déclaré des grévistes. Pour ce troisième jour, le coordinateur de wilaya du SAP, Abdelhafid Ben Attous, nous a déclaré que le taux de participation a dépassé les 80%. A noter que les paramédicaux d'El Oued représentent 80% des effectifs de la santé, « ce qui montre que le mouvement de protestation a connu pour la première fois une grande réussite dans la wilaya », précisera notre interlocuteur. A Tébessa, l'action de protestation des paramédicaux s'est poursuivie avec le même rythme que les deux journées précédentes, soit avec un taux de participation de 60%. Le représentant du bureau du SAP à Tébessa avance que plus de 90% des paramédicaux exerçant à l'hôpital de Bir El Ater et à Chréa ont réagi favorablement au mot d'ordre de grève du SAP, tout en assurant un service minimum aux urgences desdits hôpitaux. Le chef-lieu de wilaya a enregistré un taux de participation qui ne dépasse pas les 10% et cela est dû aux conflits et aux divergences entre son bureau et les infirmiers. D. D., Dj. B., L. B., L. S., M. B., r.s.b